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Histoires de reines
Comme vous commencez à vous en douter, la reine est le pilier central de la ruche. Même si elle ne prend pas à proprement parler les décisions, son comportement est le moteur du développement de la colonie. Une reine mal née ou mal fécondée se fera très probablement rejeter par ses propres filles. Même chose pour une reine en fin de vie qui commence à manquer de dynamisme et dont la ponte devient irrégulière.
Pour un apiculteur qui recherche une production de miel conséquente, la qualité des reines est donc essentielle sous peine de se retrouver avec des ruches viables mais non productives. L’âge de la reine est le premier des critères. Pour simplifier, une jeune reine âgée de 2 ans sera au maximum de sa capacité de ponte. Dès la troisième année la courbe va probablement baisser et la production de la ruche suivra inexorablement. Quand on sait qu’en plus de ça, une reine a plus de chance d’essaimer en prenant de l’âge… (voir ici) Inutile de vous dire qu’une «Elisabeth II » n’est pas un cadeau pour un apiculteur.
Pour ma part, étant donné le nombre d’essaimages en 2012 et 2013, toutes mes reines sont des midinettes.
Si je vous parle de reines, c’est aussi et surtout parce que j’ai fait l’acquisition mi-juillet de 5 jeunes reines que je comptais introduire dans des essaims artificiels.
Petite anecdote :
Après avoir récupéré les reines chez un producteur, je les ai placées dans une boite durant une journée avant de les introduire dans les ruches. Et j’ai alors assisté à un concours de chants.
Je connaissais le chant des reines qui une fois sorties de leur cellule royale se font entendre pour signaler leur présence au sein de la colonie. Mais dans ce cas précis, elles font un véritable concert. Les concurrents de « the voice » n’ont qu’à bien se tenir…
Pour les entendre il fallait qu'elles soient dans le noir. La photo et la bande son n'ont donc pas été faites simultanément.
Les 5 reines en concert. Il faut admettre que c'est assez futuriste comme concert.
Revenons sur mes essaims artificiels.
Une des méthodes classiques pour créer un essaim artificiel:
- Prendre 2 cadres de couvain d’une ruche forte sans la reine mais avec les abeilles + 1 cadre de nourriture+ une cire gaufrée
- Mettre le tout dans une ruchette que l’on déplace à plus de 3 kms pour éviter que les butineuses retournent dans leur colonie d’origine
- Les abeilles étant orphelines vont faire des cellules royales pour se faire des nouvelles reines
- Retirer les cellules royales et introduire une reine dans une cagette spéciale qui permet aux abeilles de s’habituer à leur nouvelle reine avant qu’elle se libère.
S’il n’y a pas de reine à introduire, on laisse les cellules royales et la nature fera le reste…
Il existe d’autres méthodes et de nombreuses variantes selon les apiculteurs mais aussi selon les pays. Mais il reste toujours un leitmotiv pour la réussite de l’introduction d’une reine, c’est sa qualité intrinsèque et l’état de cette dernière au moment de l’introduction.
Pour ma part, ça ne s’est pas bien passé. Seules 2 sur les 5 ont à priori été acceptées. Je suis bien incapable d’en connaître la cause car trop de paramètres sont à prendre en compte (météo, qualité de la reine, période d’introduction…) J’ai donc dû placer un cadre de couvain ouvert dans les ruches orphelines afin qu’elles puissent se faire une nouvelle reine. Malheureusement, cette manipulation étant faites début aout, il va falloir que les abeilles se hâtent pour que les colonies soient prêtes à hiverner.
Tout autre chose pour finir.
Courant avril un article avait été fait sur les ventileuses (voir ici)
Une petite vidéo pour noter la différence entre une ventileuse qui signal quelque chose avec son abdomen relevé et une ventileuse qui assèche ou refroidit la ruche avec son abdomen vers le bas. C'est le cas dans cette vidéo qui à été tournée lors des grosses chaleurs de juillet.
On voit très bien en bas de l'écran les ventileuses avec leur abdomen pointé vers le sol