Dis maman, les abeilles, elles le mettent comment le miel dans le pot?
Excepté quelques avertis, peu de personnes connaissent réellement le trajet du nectar entre la fleur et le joli pot doré que l’on trouve chez l’apiculteur.
Commençons par une petite révision.
La butineuse va chercher le nectar en l’aspirant avec sa trompe au cœur de la fleur. Elle le ramène ensuite à la ruche ou celui-ci sera pris en charge par une magasinière qui va le stocker dans des alvéoles construites à cet effet. Quand le corps de ruche est totalement occupé par le couvain, le pollen et le miel, elles rempliront les hausses que l’apiculteur aura posées au préalable (voir article sur les hausses).
Nous en sommes là quand débute le travail de la récolte.
L’apiculteur va devoir récupérer les hausses pleines de miel et pour cela, il va retirer les abeilles qui les occupent (voir article sur le chasse-abeilles).
A partir de maintenant, bye bye la théorie et bonjour la pratique avec son lot de surprises.
LA RECOLTE
A la mi-juillet, je décide de faire la récolte des quelques ruches qui ont pu se développer suffisamment pour me donner du miel. Cinq ruches sur les dix sont dans ce cas dont une (celle située dans mon jardin et qui a essaimé) à qui je laisse 15 jours de plus pour remplir sa hausse.
La première chose à faire est de placer le chasse-abeille. Mais si en théorie cela paraît particulièrement simple, le terrain est parfois beaucoup plus impitoyable. Tout d’abord, le jour J il faisait 35° à l’ombre et le temps était à l’orage. Je ne pouvais pas reculer la date de la récolte. Sur quatre ruches concernées ce jour là, deux avaient trois hausses pleines à craquer. Il a donc fallu que je retire les hausses une par une pour placer le chasse abeilles afin de les replacer le plus vite possible. Le temps particulièrement orageux, les coulures de miel, le fait que je sois seul (plus de difficulté pour l’enfumage) et probablement mon manque d’expérience ont rendu les abeilles particulièrement agressives. Heureusement pour moi, j’étais bien protégé et les piqures n’ont été que superficielles…
Le lendemain à l’aube, je venais récupérer les hausses logiquement vides d’abeilles. Le chasse-abeille a fait son office pour trois d’entre elles mais une des ruches avait encore beaucoup d’ouvrières dans la hausse. J’ai donc du finir le travail avec une balayette afin de ramener le moins d’abeilles possible dans mon garage pour l’extraction. Il est à noter que la récolte s’est faite dans le plus grand calme.
En ce qui concerne la ruche de mon jardin qui avait essaimé, j’ai pu tout de même faire une petite récolte et ce, sans aucune difficulté. J’ai travaillé « à l’ancienne » en balayant délicatement les abeilles des cadres de la hausse. Aucune abeille n’a cherché à me piquer. J’aurais pu travailler en short que cela n’aurait rien changé… En apiculture, chaque année, chaque journée et chaque colonie sont différentes…
L’EXTRACTION
L’extraction consiste à extraire le miel des cadres de hausse. On prend un cadre, on le désopercule avec un couteau à désoperculer puis on le place dans l’extracteur qui par un mouvement rotatif va éjecter le miel sur ses parois. Pour ma part, j’ai enchainé la récolte et l’extraction. Le miel étant encore à la température de la ruche, il était très fluide ce qui a rendu le travail plus facile. Je l’ai filtré une première fois à la sortie de l’extracteur puis une nouvelle fois en le mettant dans le maturateur. Les quelques jours passés dans le maturateur ne rendent pas le miel plus mature comme on pourrait le croire car il est bon dès son extraction, c’est même à ce moment là qu’il a le plus de parfum. Cependant, un certain nombre de microbulles sont encore présentes et ces dernières vont remonter à la surface. Si elles sont remontées avant la mise en pot, le produit fini sera plus présentable car il n’y aura pas de bulles dans les pots. On parlera donc plus de décantation que de maturation.
Un peu de musculation pour faire tourner l'extracteur... (SVP ne téléphonez pas à la DASS ma fille pose juste pour la photo...)
LA MISE EN POT
Après quelques jours de décantation, j’ai mis le miel en pot avec l’aide de mes filles. Il n’y a donc aucune intervention sur le produit entre l’extraction et la mise en pot excepté le filtrage principalement fait pour arrêter les fines particules de cire.
Tout ce travail reste pour l’instant très artisanal. Si je peux, comme je le souhaite, augmenter le nombre de mes ruches, il faudra à un moment ou un autre que je mette en place une petite miellerie afin de me faciliter la tâche. Mais à chaque jour suffit sa peine…
Pour la petite histoire…
Cette année, le miel du rucher est composé en très grande partie de miel de tilleul avec un peu de châtaigner. La saison ayant commencé très tardivement, c’est donc un miel d’été. J’ai récolté la hausse de la ruche du jardin près de 2 semaines après les autres, ce qui m’a donné un miel différent car cette fois-ci la dominante n’est plus le tilleul mais le châtaigner qui fleurit après.
Pour finir, je mets en vente mon miel dès le mois de septembre. Si vous êtes intéressés et que vous habitez entre Bussy St Georges et le Val d’Europe (77) je me chargerai de vous l’amener, sinon je vous demanderai de venir le chercher sur place à Bussy St Martin ou Bailly-Romainvilliers.
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Tarifs
Pots de 250g 3.5 Euros
Pots de 500g 6.5 Euros