A vos marques, frais, partez!
Enfin, la vie renaît dans les ruchers. Après un hiver déprimant à aller chercher les caisses remplies de cadres de miel fermentés et de tapis d'abeilles mortes, ça fait du bien de revoir les colonies rescapées s'activer et les zazas s'envoler vers nos paysages qui se colorent un peu plus chaque jour.
Elles profitent toujours autant des soit disant "mauvaises herbes" que sont les pissenlits. Il est vrai que depuis l'interdiction des herbicides dans les communes françaises, ces fleurs solaires, indispensables au développement des insectes au tout début du printemps, prolifèrent et redonnent, accompagnées par les pâquerettes, un peu de couleurs aux ternes gazons communaux.
Et elles semblent y trouver un véritable plaisir!
Ceci étant, il faut bien admettre que les températures sont encore bien fraîches pour que les butineuses amassent assez de nectar pour remplir les hausses. Il y a juste ce qu'il faut pour qu'elles se développent sereinement sans être dans le stress du manque de nourriture.
Le couvain peut ainsi croître régulièrement et de façon compacte sans trop de risques de maladies.
On voit ici des larves de 6 jours qui vont bientôt être enfermées dans les alvéoles par la pose de l'opercule.
Les maçonnes se donnent à fond et sont toujours aussi efficaces. Je pose 1 à 2 cadres de cire gauffrée tous les 6 jours.
Les porteuses d'eau vont parfois la chercher sur des supports un peu douteux comme ici sur la mousse qui se développe sur une poubelle.
De mon côté, je profite des quelques belles journées pour enrucher les essaims qui semblent se sentir à l'étroit.
Et je n'hésite pas à nourrir ceux qui ont bien failli ne pas passer l'hiver et qui ont encore besoin de se développer avant d'avoir droit à une plus grande maison. L'objectif étant de garder le peu de couvain au chaud en limitant les trajets vers l'extérieur des ouvrières. Ainsi, la reine peut pondre un peu plus car il y a plus d'abeilles pour recouvrir le couvain.
Petite astuce. Je garde la feuille aluminium isolante au dessus des cadres. Je fais un petit trou juste au niveau de l'accès au nourrisseur.
Les abeilles ont accès au sirop mais pour autant le couvain reste au chaud.
Je profite aussi du fait que les colonies ne soient pas encore trop peuplées pour marquer mes reines. Chose que je ne faisais pas auparavant.
En effet, suite au carnage de cet hiver, il semble évident que ma gestion du varroa doit évoluer.
Il va donc y avoir deux changements majeurs :
Je vais probablement forcer l'arrêt de ponte de la reine à la fin du mois de juin. Le but étant d'avoir la colonie sans couvain au bout de 25 jours et à ce moment là, faire un traitement à l'acide oxalique qui ne peut être efficace que hors couvain... Les varroas n'étant plus cachés dans les alvéoles, le traitement touche tout le monde.
Mais pour cela, encore faut il trouver la reine pour la mettre dans une petite cage durant cette période. D'où l'intérêt de la marquer. Je n'aime pas trop ça mais si je veux éviter de perdre trop de colonies, je dois passer par là.
Un petit rappel tout de même. J'ai perdu près de 80% des colonies qui n'avaient pas essaimé durant la saison et 30% de colonies qui avaient essaimé. Cela me permet de confirmer que l'essaimage permet de limiter la pression du varroa sans pour autant la supprimer.
La deuxième méthode pour alléger la charge du varroa, consiste à faire construire par les maçonnes des alvéoles de mâles en mettant un cadre de hausse sur les côtés (1/2 cadre de corps) . Sous le cadre de hausse, les maçonnes vont construire des alvéoles de mâle.
Les larves de faux bourdon attirent bien plus les varroas car l'alvéole reste fermée 3 jours de plus. Une fois que toutes les alvéoles sont operculées ont retire tout. Tous les parasites étant dans les alvéoles sont donc éliminés en même temps.
J'en profiterai pour nourrir les mésanges avec ces larves afin de leur donner un coup de main pour nourrir leurs petits affamés...