Essaims artificiels, récolte d'été, extraction, dernière ligne droite...
La période la plus compliquée de l'année touche à sa fin. C'est aussi la plus piquante au rucher. Nos petites bêtes ailées n'apprécient guère que l'on s'approche de leurs réserves quand les fleurs à butiner se font de plus en plus rares. Et les grosses chaleurs amplifient souvent le problème. Bref... Ça n'est pas l'époque la plus sympa pour ouvrir les ruches.
La première récolte d'été du rucher de la Gondoire est terminée. Et surprise cette année, malgré une belle météo sur la floraison du tilleul, le miel n'a pas le goût mentholé aussi marqué qu'à l'accoutumé. Il est beaucoup plus boisé que ces dernières années.
Autre point surprenant par rapport aux années précédentes, c'est le nombre de cadres totalement operculés dans les hausses. Le miel est très sec et le déshumidificateur va rester dans le placard en ce début juillet.
C'est aussi le moment de créer des essaims. Je devais faire de l'élevage de reines cette année mais malheureusement je devrai attendre l'année prochaine. Ceci dit, on peut très bien s'en passer. Mes meilleures ruches cette année ont été créées sans introduction de reine.
Les ruchettes ont été colorées afin de limiter un petit peu la dérive (abeilles qui rentrent chez les voisines). Et puis c'est toujours plus sympa qu'un alignement tout blanc.
Parmi mes nouvelles colonies, certaines sont donc créées comme l'année dernière sans introduction de cellules royales, comme ici :
(voir l'article ici)
Les abeilles se sentant orphelines, ont élevé des reines à partir de jeunes larves qu'elles ont choisies sur un cadre de couvain ouvert (non operculé). La première sortie aura gagné le droit d'être la future souveraine.
Attention car ce type d'essaim doit être fait à partir d'une bonne colonie.
Pour d'autres qui ont eu tendance à essaimer trop tôt au printemps, les essaims créés vont être remérés avec des cellules royales offertes par un ami et faites à partir d'une colonie bien sous tout rapport. On part donc avec 50% de bonne génétique apportée par madame la reine. Les autres 50% viendront des 15 à 20 mâles qui la féconderont. Et là, c'est la loterie apicole...
Ici des cellules dans leur petite mousse de transport.
Elles sont ensuite posées sur un cadre de couvain
Deux jours après, on vérifie si la reine est bien née et si c'est le cas, on vérifie une vingtaine de jours plus tard si elle est en ponte.
Ici, madame, euh pardon... Mademoiselle est bien née. J'espère qu'elle aura des amoureux de bonne famille.
Pour bien faire les choses, il faut tout d'abord trouver la reine afin d'éviter de la mettre dans l'essaim artificiel (même si ça n'est pas si grave que ça à cette époque de l'année). Ce qui n'est pas une mince affaire quand on sait que la majorité de mes reines ne sont pas encore marquées.
J'en suis à 65% de réussite en "recherchage" de reine (pas terrible comme efficacité). Certaines sont tellement difficiles à trouver qu'on en vient à se demander si elles ne jouent pas réellement à cache-cache avec nous.
Quand elles sont déguisées, c'est tout de même bien plus simple. Ici une reine de 2015 marquée en bleu schtroumpf ou plus exactement bleu schtroumpfette.
Cette année, étant réellement pris par le temps je n'ai pas pu aller chercher des essaims chez les particuliers. Dommage car c'est toujours un moment sympa. J'en ai tout de même récupéré un qui n'était pas très gros mais la reine étant en ponte rapidement, il devrait être prêt pour passer l'hiver.
Ici, la belle reine qui vient de se remettre à pondre. Sur la gauche de la photo, de jeunes larves baignent dans leur gelée royale. Sa majestée était très impatiente de pondre car les cellules ne sont pas encore bien profondes.
Actuellement, c'est aussi une période ou certaines colonies commencent à propoliser à tout va ce qui peut parfois rendre le travail laborieux. On a l'impression de travailler dans une boite de chewing-gum. Et plus les températures sont élevées plus ça colle...
Ici, une belle et grosse bêtise. J'ai probablement mal replacé la grille à reine. La chipie de reine qui était particulièrement productive en a profité pour se trouver un nouveau territoire de ponte dans la hausse.
Elle m'avait posé une colle car je ne voyais plus de ponte dans le corps de ruche , ce qui signifie généralement qu'il n'y a plus de reine. Mais pour autant les abeilles n'avaient pas fait de cellules royales. Très étonnant si elles ont perdu leur reine. Finalement l'explication était simple. La reine était bien là, mais pas à l'endroit ou je la cherchais...Du coup, j'en ai profité pour renforcer une autre ruche qui avait essaimée en lui donnant cette hausse pleine de couvain sans les abeilles. Suite à ce renfort, elle a pu profiter de la miellée de ronce.
Et oui, même si cela en surprend certains, les ronces donnent un excellent miel avant de donner de succulents fruits.
Et il n'y a pas que les abeilles qui se délectent de ce nectar. Ces petits coléoptères ont l'air d'apprécier. La nature aussi a ses bistrots. Attention tout de même à ne pas trop vous enivrer.
Sur ce cadre, un peu de pollen de coquelicot. Et oui, à défaut de
nectar, cette jolie fleur rouge donne un très bon pollen noir.
Pour finir, on sait maintenant où l'armée trouve son inspiration pour ses tenues de combat.