Comment se débarrasser du varroa? Deuxième partie.

6 Décembre 2023

Publié par Christophe TROLÈS

Comment se débarrasser du varroa? Deuxième partie.

On s'était arrêté en pleine recette pour la gestion du varroa en cette année 2023.

Après avoir attendu 24 jours durant lesquels notre reine était emprisonnée. Le couvain a totalement déserté les cadres de la colonie. Il n'y avait donc plus de bébé dans la ruche.

Dommage monsieur le varroa...Vous n'avez plus la possibilité de vous cacher au fond des alvéoles derrière nos pauvres petites larves! La partie de cache-cache va bientôt se terminer!

Comment se débarrasser du varroa? Deuxième partie.

Il faut savoir qu'en temps normal, 8 varroas sur 10 sont à l'intérieur des alvéoles operculées. Ce qui veut dire que si l'on fait un traitement à ce moment là, 80% d'entre eux ne seront pas concernés. C'est énorme! En pour aggraver les choses, les petits malins qui sont dans les alvéoles en profitent pour se reproduire.

D'où l'intérêt d'avoir empêché sa majesté de pondre. En effet, après 24 jours, tous les varroas sont à découvert et vont donc être touchés par le traitement.

Détail important! Le traitement se fait après la dernière récolte, quand il n'y a plus de hausse sur les ruches.

Ce dernier se fait par dégouttement. On verse une certaine dose (5 ml entre chaque cadre) d'un mélange de sirop de sucre et d'acide oxalique (environ 40g d'acide oxalique dihydraté par litre de sirop 50/50 eau et sucre). Ce mélange existe en pharmacie ou auprès des syndicats apicoles afin d'être dans la légalité (Autorisation de Mise sur le Marché (AMM)).

Pour être efficace, je me suis fabriqué un petit attirail de guerre afin de pouvoir travailler rapidement tout en gardant le mélange à une température qui se rapproche de celle de la colonie.

Tout d'abord, il faut des bouteilles d'eau chaude posées dans une glacière.

Ensuite une bouteille avec un bouchon troué et une durite qui descend jusqu'au fond de la bouteille.

Evidemment, mettre la bouteille pleine du traitement préparé au milieu des bouteilles chaudes.

Et pour finir, refermer la glacière avec un petit trou pour faire passer la durite qui sera branchée sur une seringue graduée afin de prendre juste la quantité voulue.

Une fois équipé, suite de la recette anti varroa.

8ème étape : mettre un tiroir de fond sous la ruche afin de vérifier l'efficacité du traitement et donc voir si des varroas sont tombés.

9ème étape : Sortir le cadre sur lequel est posée la cage Scalvini. Retirer le petit capuchon fait pour libérer la reine et y ajouter une petite boule de candi afin de retarder la sortie de madame, juste le temps que les ouvrières mangent le candi.

L'intérêt est double :

- la reine va sortir tranquillement quelques temps après la fermeture de la ruche et sera moins stressée.

- quand elle sortira, le sirop aura déjà été absorbé par les ouvrières, ce qui lui évite d'être directement touchée par celui-ci (même dilué, ça reste de l'acide). On sait qu'il faut éviter qu'une même abeille soit touchée plusieurs fois car cela peut abimer sa cuticule (squelette externe aussi appelé exosquelette de l'abeille). Les ouvrières, étant donné leur faible durée de vie, ne subissent qu'un traitement alors que la reine qui reste plusieurs années en subit plusieurs.

Replacer le cadre

10ème étape : faire le traitement en dosant 5ml entre chaque cadre grâce à la seringue.

11ème étape : refermer la ruche et attendre quelques jours.

12ème étape : vérifier la chute des varroas sur le tiroir de fond.

Ici on voit une grande quantité de varroas tombés en 3 jours. Si je n'avais pas traité cette colonie, il est probable qu'il y aurait eu un effondrement durant l'automne pour cause de varrose.

Par chance, peu de colonies étaient autant infestées.

Malheureusement, suite à ce traitement, 5 de mes reines ont disparu des radars sur les 29 libérées (soit 17%). C'est beaucoup trop! Après avoir longuement réfléchi (si si, ça m'arrive!), j'ai remarqué que les colonies concernées avaient la quasi totalité de leurs cadres saturés de miel. Il faut dire que la reine avait été emprisonnée en pleine miellée de tilleul. Chaque alvéole libérée quand une jeune abeille émergeait (sortait de son alvéole) était immédiatement remplie de nectar. J'ai donc supposé que la reine n'avait pas pu reprendre sa ponte correctement, une fois libérée, par manque de cellules libres. Or, il peut arriver que le stress d'une reine puisse entraîner son élimination par ses filles. Evidemment, ça n'était qu'une supposition.

Heureusement pour moi, je devais refaire, quelques temps après, le même processus avec d'autres colonies. Cette fois-ci, la mise en cage s'est faite après la miellée de tilleul. Aucune de mes reines sur les 14 concernées n'a alors été éliminée après avoir été libérée!

Conclusion, pour l'année prochaine, j'attendrai la fin de la miellée de tilleul pour commencer tout le processus. En apiculture, l'apprentissage ne finit jamais...

En bref...

Nos amies les fourmis récupèrent le pollen perdu par des ouvrières maladroites. Recyclage naturel...

Encore une belle araignée autour d'une ruche.

La deuxième partie du mois de juillet fût bien arrosée pour le plus grand bonheur de mes copines qui attendaient ça avec impatience depuis plusieurs mois!

Un jeune merle qui s'est cogné contre une vitre. Heureusement pour lui, il a repris ses esprits après quelques minutes et a pu repartir en bonne santé.

#visite au rucher, #les petites bêtes autour des ruches

Le Rucher de Bussy

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