Les répercutions d'un hiver prolongé sur la vie de la ruche
Cet hiver a franchement décidé de jouer les prolongations. La végétation a du mal à émerger et les abeilles ne peuvent pas encore se nourrir en dehors de la ruche. Quelles peuvent être les répercutions sur la vie de la ruche ?
Les abeilles ne craignent pas réellement le froid tant qu’elles restent à la maison. Quand le froid commence à montrer le bout de son nez, elles se regroupent en grappe. Plus il s’intensifie, plus elles se resserreront de manière à garder une température suffisante pour passer l’hiver.
Plusieurs situations peuvent se présenter au début du printemps:
1) Les abeilles ont encore un stock de miel conséquent et la population est équilibrée.
Il n’y a pas de problème, l’hivernage de la ruche va durer encore quelques jours, mais dès les premières belles journées elles iront se nourrir hors de la ruche et commenceront à faire des stocks afin de nourrir les larves et ainsi renouveler et accroître la population.
2) La population est équilibrée mais manque de miel
La situation peut très rapidement devenir critique, et tout particulièrement si le couvain est en plein développement. En effet, non seulement les abeilles doivent se nourrir pour leur survie mais de surcroît, les larves ont besoin de nourriture pour se développer. Si l’apiculteur ne fait rien, la colonie peut très rapidement perdre toutes ses abeilles et mourir en quelques jours. Une abeille ne peut pas tenir plus de 4 jours sans se nourrir.
3) La population est faible et il y a du stock
Le problème d’une colonie faible vient du manque d’abeilles pour se réchauffer et maintenir la grappe à une température convenable. Durant tout l’hiver, un certain nombre d’abeilles vont mourir. Ceci est tout à fait normal dans toutes les colonies. Mais plus l’hiver avance et plus la grappe va s’alléger. Jusqu’au moment ou le nombre d’abeilles sera insuffisant. C’est d’ailleurs pour les colonies les plus faibles aux portes de l’hiver que les partitions chaudes prennent tout leur sens.
4) La population est très forte et le stock est correct.
Il arrive qu’une colonie soit particulièrement développée en début de printemps. Malgré les stocks importants en début d’hiver, ils s’amenuisent de manière exponentielle avec le développement du couvain. C’est pour cela qu’il arrive qu’un apiculteur retrouve une colonie morte alors qu’elle semblait dynamique et populeuse quelques jours auparavant.
Mais alors que faire si les réserves de la colonie viennent à manquer?
La réponse est d’une logique implacable. Il faut la nourrir. Mais ouvrir une ruche en plein hiver n’est jamais une chose très aisée.
C’est une fois de plus l’expérience de l’apiculteur chevronné qui fera la différence. Il soupèse la ruche en la soulevant légèrement par l’arrière. Dans le doute, il ouvrira rapidement, afin d’être certain que les réserves sont suffisantes. Si ça n’est pas le cas, il déposera le plus souvent du candi (pâte sucrée) directement sur les cadres ou encore du sirop dans le nourrisseur si les températures ne sont pas trop fraîches.
On notera que s'il a fait un bon travail de nourrissage (ni trop, ni trop peu) en amont à l’automne, il n’aura probablement pas à nourrir ses ruches au printemps.
Pour ma part, mon manque d’expérience fait que ce long hiver me stresse bien autant que mes abeilles. J’ai adapté un pèse valise pour peser assez précisément mes ruches et ruchettes. Cela me permettra les prochains printemps d’être un peu plus serein et d’ouvrir que dans des cas particuliers.