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hobbies

Publié par Christophe TROLÈS

Retranscription d’un dialogue en langue apis mellifera :

 

  • BZZZZ Bzz BZZZ bzzzzz bzz BZZZZ !
  • Bzzz bz bz bz BZZZZZZZ Bz BZZ bZZZ ?
  • BZZZ bzzz bzz bzzzzzz …

Vous, je ne sais pas, mais pour moi, ça devient agaçant. De toute façon, les abeilles étant sourdes, cette conversation ne pourra jamais avoir lieu. Je suis sincèrement désolé pour les fans, mais les créateurs de Maya l’abeille nous ont menti durant des années.

Mais alors comment peuvent bien communiquer les abeilles ? Le moyen le plus répandu est l’utilisation de phéromones (substances chimiques émises grâce à diverses glandes). Avertissement d’un danger imminent, signal pour appeler les petites sœurs égarées, etc... La majorité des phéromones présentes dans la ruche permettent de garder une cohérence dans les divers travaux internes. Il y a cependant une chose qu’elles n’arrivent pas à transmettre de cette manière, c’est l’emplacement d’une opulente zone de butinage. En d’autres termes, où se trouve le Mac Do le plus proche… Imaginez une de nos avettes qui vient de découvrir un pays de cocagne comme une forêt d’accacia en fleurs pleine de promesses pour le frigo apicole mais se retrouvant dans l’incapacité de le signaler à ses sœurs. Quelle frustration de les voir prendre le mauvais azimut…

Les phéromones étant inopérantes, elle va alors utiliser une méthode pour le moins inattendue. Elle ouvre le bal et se lance dans « la danse des signes… »

Comme vous le savez peut être, les abeilles ont un système GPS infaillible. Si elles désirent retrouver un lieu déjà visité, rien de plus simple. Quelques repères visuels, analyse de l’emplacement du soleil et le tour est joué, retour à la case départ. La danse qu’elles vont alors pratiquer au sein même de la ruche va avoir pour but de signaler visuellement les données du GPS.

Je vous demande maintenant un peu de concentration car ces demoiselles sont particulièrement ingénieuses pour arriver à leurs fins et les divers « pas » utilisés n’ont rien à envier aux zumbas et autres chorégraphies pour simples bipèdes. John Travolta n’a qu’à bien se tenir…

 

 

 

 

 

La danse en rond

C'est la plus simple. Elle concerne les zones les plus proches (- de 25 m). A priori, pas de direction indiquée. La butineuse fait un rond dans un sens puis dans l'autre sens. Une sorte de danse bretonne "piquée" aux cercles celtiques finistériens. Pour le coup, elle ne se casse pas trop la tête. Mais après tout, les victuailles ne sont pas bien loin et elles seront bientôt repérées

La danse frétillante ou danse en huit :

Albert Einstein n'est pas loin. De vrais petits rats savants nos abeilles. Cette danse concerne les zones les plus éloignées (+ de 100 m).

Tout d'abord, la direction est donnée par rapport au soleil. L'angle entre le soleil, la ruche et la zone de butinage est donné à 3° près. Si l'abeille frétille en remontant le long du cadre, il faut partir vers le soleil en conservant l'angle donné. Si au contraire notre danseuse frétille en descendant, il faut partir dans la direction opposée au soleil.

La distance est signalée simultanément. Plus le frétillement est lent, plus il faudra s'éloigner pour trouver le butin. On parlera d'ailleurs plus de temps de trajet que de distance car les obstacles sont pris en considération (vent, colline, etc...)

Enfin, le type de nectar est reconnu grâce à la trophallaxie (transmission de langue à langue) ou encore par contact antennaire.

Mais alors, me direz-vous, comment font-elles pour les distances intermédiaires entre 25 et 100 m? Et bien elles font justement une danse intermédiaire entre le rond et le huit.

 

Pour finir, le cas singulier de la danse de l'essaim :

 

Phénomène particulier car lié uniquement à la recherche d'un nouvel habitat lors d'un essaimage. La spécificité de cette danse ne tient pas tant de la technique proprement dite, mais plutôt du phénomène de groupe qu'il en résulte. Quand un essaim est sorti de la ruche, un grand nombre d'éclaireuses part explorer les environs à la recherche du studio de leur rêve. Bien évidemment, la colonie SDF se retrouve très rapidement devant un nombre croissant de possibilités. Chaque éclaireuse va alors devoir faire preuve d'un grand pouvoir de persuasion afin de convaincre le plus grand nombre. Peu à peu, l'osmose se fait sentir puis, quand le choix devient quasi unanime, l'essaim décolle vers son nouveau domicile.

 

 

Cette capacité à signaler une zone de possible récolte peut parfois avoir des conséquences surprenantes. Un jeune apiculteur lors de l’extraction du miel se retrouve souvent avec quelques abeilles agacées qui errent dans la miellerie. Par confort ou bonté d’âme, il peut lui arriver d’ouvrir la porte afin qu’elles reprennent leur liberté. Si ces dernières sont d’humeur "loquace", il va alors se retrouver avec une armada d’hyménoptères survoltés qui chercheront le moindre interstice afin de ramener le trésor doré à la ruche.

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A
Bravo ! C'est toujours avec plaisir que je prends connaissance de vos petits exposés. <br /> Vous qui avez une solide expérience en apiculture, pouvez-vous m'expliquer, pourquoi un essaim issu d'une colonie relativement calme, devient tout à coup très agressif, alors que la jeune reine à tout juste commencé à pondre, et que le nouveau couvain commence seulement à naître.<br /> Cordialement
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C
A priori, l'abeille a la capacité de s'adapter au mouvement du soleil. Elle a le sens inné du temps (horloge biologique). Elle garde en mémoire l'orbite du soleil. Elle n'a donc aucun problème pour retrouver la bonne direction le matin. Si elle reste un certain temps dans la ruche et que le soleil s'est déplacé de 15°, elle prendra directement 15° en sortant de la ruche. Trop fortes les titines...
D
Possible aussi que le calme relatif de la ruche soit lié au contenu de l'emfumoir.<br /> Certains mettent du tabac, et c'est vrai que ca les calme bien.<br /> <br /> Sinon question pour ton article, le lendemain matin, le soleil, n'est plus au meme endroit, comment font elles pour retrouver le point de recolte directement ?
C
Merci pour le petit commentaire. Ça fait toujours plaisir (-:<br /> Mon expérience en année n'est pas encore bien grande mais en galère j'ai pris beaucoup d'avance vu les 2 derniers printemps (-:<br /> Pour répondre à votre question, il est très difficile de comprendre pour quelle raison un essaim peut devenir agressif. Si ça n'est que ponctuel, la météo ou encore les jours difficiles que viennent de passer nos petites avettes peuvent expliquer en parti cette agressivité. Il m'est arrivé la même chose l'année dernière suite à une réunion entre deux essaims. Une ruche qui était très calme est devenue hyper agressive. A tel point que je n'ai pu l'ouvrir que quelques secondes avant l'hiver pour mettre les lanières apivar. Au printemps quand j'ai voulu l'ouvrir, rebelote. Par contre ce qui est surprenant, c'est qu'un ami apiculteur pro l'a ouverte quelques jours plus tard et elles sont restées relativement calmes. Ressentent-elles notre stress? <br /> Si vraiment ça persiste, je vous conseille de la remérer. En supprimant la reine, il est probable que leur mauvais caractère change avec leur caractère génétique (-:
A
Bravo ! C'est toujours avec plaisir que je prends connaissance de vos petits exposés. <br /> Vous qui avez une solide expérience en apiculture, pouvez-vous m'expliquer, pourquoi un essaim issu d'une colonie relativement calme, devient tout à coup très agressif, alors que la jeune reine à tout juste commencé à pondre, et que le nouveau couvain commence seulement à naître.<br /> Cordialement
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C
Suspense pour moi aussi car j'ai 3 ruches sans ponte actuellement. Reine ou pas reine? Je vais vite être mis au parfum.
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A
Toujours aussi passionnant,surprenant pour l'organisation des abeilles et leur mode de société .<br /> Merci pour ces commentaires que je suis avec attention, quel suspense à chaque fois !!!!!!!!!!!!!
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