Essaimage 3ème partie : petit essaim deviendra grand...
Si vous avez raté les 2 premiers épisodes...
1ère partie : pourquoi maman est partie avec la moitié de ses enfants?
2ème partie : pourquoi l'apiculteur est-il frustré? Et que fait-il pour éviter cette désertion...
3ème partie : pourquoi à l'autre bout de la colline un autre apiculteur (pour une fois c'est moi) est lui très content?
Un petit coup de fil du maire de Bussy St Martin pour me prévenir qu'un essaim s'est installé à quelques encablures de chez moi. Ni une, ni deux, me voilà d'attaque pour aller récupérer mon premier essaim de l'année.
J'arrive rapidement sur place et me rends très vite compte que ça n'est pas la population de la Chine et de l'Inde réunies qui sont accrochées au petit arbre qui borde la rue du Met. Peu m'importe, après tout, petit essaim deviendra grand.
Première chose à faire, évaluer les difficultés pour intégrer tout ce petit monde dans la ruchette en polystyrène. Vu la taille de la famille, ça ne semble pas un problème. Ensuite, comment y accéder sans se retrouver en vrac 3 m plus bas.
Un escabeau gentiment mis à disposition, on le place tant que faire ce peu sous l'essaim. On met le réceptacle quelques centimètres en dessous. Zut, il y a une branche qui me gène. Je tente le coup tout de même. Un coup sec sur la branche et hop dans la boîte.
Enfin... dans la boîte, c'est vite dit car il y a bien 1/3 de la fratrie qui est tombé à coté. Je fais fi des 2 ou 3 abeilles rentrées sous ma vareuse et qui volettent gracieusement à 3 cm de mes narines, pour tout de même replacer le toit et déposer le nouveau domicile au sol.
La question est maintenant de savoir si la reine fait partie des chanceuses qui sont à l'abri. La réponse est quasi immédiate car les rabatteuses sont déjà au travail et exhibent avec fierté leur glande de Nasanov en se plaçant sur le pourtour de l'unique entrée. C'est alors la ruée vers la reine... Pour un non initié, tout ce tohu-bohu pourrait ressembler à un film catastrophe pour hyménoptère. Mais il n'en est rien. C'est en fait une sorte de panique organisée... Je sais pour l'avoir déjà vu à plusieurs reprises que le calme va vite revenir. Je laisse la ruchette sur place et 1h30 après, à l'heure où les étoiles repoussent le soleil, la zénitude s'est emparée de la colonie. Tout le monde est au chaud autour de maman. A peine un petit bourdonnement quand une retardataire vient paisiblement se faire happer par l'orifice d'entrée.
vidéo de la cueillette de l'essaim
Après avoir refermé la porte, la ruchette est ramenée à la maison.
Le lendemain, il pleuvra toute la journée. Pour une fois c'est une aubaine car cette journée sans sortie va permettre à la colonie de se fixer. Il arrive en effet qu'un essaim quelque peu difficile décide de repartir à l'aventure en laissant derrière lui une ruche vide et un apiculteur dépité.
Ma ruchette en polystyrène avec un toit en tôle qui cache un nourrisseur afin d'aider l'essaim à se fixer.
Deux jours après, l'habitacle type bidonville sera remplacé par une habitation à Haute Qualité Environnementale.
Mais une question restait en suspend. Cet essaim était-il primaire et donc avec la vieille reine (pardon madame) en ponte ou secondaire avec une jeune reine vierge?
Je n'ai pas voulu déranger les nouvelles locataires mais vu la taille des pelotes que les butineuses ramènent, il est fort à penser que de gourmandes larves se repaissent de ce pollen de châtaignier avec une insatiable avidité.
Quoi qu'il en soit, la sérénité s'est installée et il reste 3 mois pour que "petit essaim" devienne grand.