C'EST QUOI CE TEMPS!!!
Extrait du site météo "Météo-Paris"
"Le record de 3.8°C du 24 mai 1887 à Paris-Montsouris a en fin de compte été battu ce matin (avec 3.7°C). Il faut quand même signaler qu'en 1887 la station de Paris-Montsouris se trouvait en dehors de la zone urbanisée. Le record d'aujourd'hui est donc encore plus exceptionnel..."
Ça résume assez bien l'état d'esprit d'un grand nombre d'apiculteurs actuellement. La galère...
Mai est un mois clef pour la production de miel en Ile de France. Le miel de printemps et le miel d'accacia sont produits le plus souvent entre la fin avril et le début juin. Inutile de vous dire qu'il n'y a pas de récolte en vue pour l'instant.
On distingue vaguement les petites abeilles cloîtrées dans la hausse de la ruche du jardin. Elles se nourrissent avec le peu de miel qu'elles ont récolté.
Mais les conséquences d'un mois de mai glacial ne s'arrêtent pas là.
Si un hiver rude n'est pas en soi problématique pour une colonie (voir article du 30 mars), un printemps très froid peut être ravageur.
En effet durant l'hiver il n'y a pas ou très peu de couvain (oeufs, larves et nymphes) à réchauffer. Ça n'est pas le cas fin mai car à cette époque, le corps de ruche en est bondé. Or, ce dernier doit être maintenu à une température de 35°. Les efforts pour garder une telle chaleur quand il gèle, et ceci dans tout l'espace de la ruche, sont donc considérables. Nous allons probablement retrouver un certain nombre de larves mortes sur la planche d'envol de certaines ruches.
Mais il ne faut pas pour autant sous-estimer les capacités d'adaptation de nos avettes. Espérons simplement que les températures finiront par remonter.
Comme un malheur n'arrive jamais seul, j'ai retrouvé ma ruchette d'élevage renversée, les cadres à découvert suite à un acte de vandalisme. La reine qui y était née il y a quelques temps n'avait, à priori, pas pu faire son vol nuptial afin de s'accoupler (toujours pas de ponte au bout d'un mois) et j'avais donc prévu de réunir cette petite colonie avec sa ruche mère qui a essaimée afin de la renforcer. Cet acte idiot n'aura donc pas en soi de répercutions importantes. Ce qui m'inquiète plus, c'est de ne pas savoir si cela va se reproduire sur une ruche potentiellement productive. Décidément, la bêtise humaine est un puits sans fond...
Du coup, avec cette météo, c'est le calme plat au rucher. Une colonie a tout de même fait beaucoup de cellules royales et une autre deux ou trois. Pour la première je ne sais pas si je pourrai éviter l'essaimage, mais pour la seconde les cellules n'étant pas encore operculées (fermées) cela devrait être possible.
Pour finir par une note plus sympathique, Poil de carotte est venu nous rendre visite un jour de pluie. Il est toujours aussi mignon. Visiblement la peau des pommes ne lui plait pas. Il la grignote très minutieusement afin de ne manger que la pulpe. Notez qu'au tout début de la vidéo, il cache une épluchure sous la fenêtre. Il fait déjà ses réserves pour l'hiver. Normal me direz-vous, pour un mois d'octobre...