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Publié par Christophe TROLÈS

Après avoir constaté la mort d'un grand nombre de mes colonies, il a fallu prendre du recule et tout analyser à froid.

Il faut noter que dans les médias mais aussi chez un certain nombre d'apiculteurs amateurs, les causes les plus couramment mises en avant pour expliquer un effondrement des colonies d'abeilles sont les pesticides ou encore les frelons. La très grande majorité de mes clients n'ont jamais entendu parler du varroa (acarien aujourd'hui présent dans toutes les ruches). Pourtant, dans le milieu professionnel apicole, c'est ce dernier qui est le plus souvent cité comme responsable de nos malheurs!

On se lance donc dans une partie de Cluedo apicole afin de trouver qui est l'assassin. Mais pas de Colonel Moutarde ou encore de Madame Blanche Leblanc en vue. Les trois potentiels coupables sont donc :

 

  • Mr Frelon asiatique

     

  • Mr pesticide

 

  • Mr Varroa

A noter qu'aucune arme n'a été retrouvée sur le lieu du crime, les potentiels coupables étant eux même des armes létales anti-abeilles.

 

Il est indiscutable que la mort de mes colonies était parfaitement synchronisée avec l'explosion du nombre de frelons dans le rucher. Ceci laisse donc à penser que celui-ci est le responsable du carnage. La description de la scène dans l'article précédent en est la meilleure preuve. Pourtant, on sait bien que dans les bons polars, l'évidence est rarement vérité! Plusieurs détails permettent de mettre en doute l'hypothèse des frelons.

  1. Tous mes ruchers sont frappés de façon quasi identique. Or, la pression du frelon est assez inégale selon les ruchers.
  2. La présence d'un couvain en mauvais état n'a  pas, à ma connaissance, de lien avec le frelon.
  3. Enfin et c'est le plus troublant, en analysant statistiquement le rapport entre les colonies mortes et les autres, j'ai pris conscience que certains critères ressortaient de façon très marquée:
  • Tout d'abord, les colonies ayant essaimé étaient moins touchées que celles n'ayant pas essaimé. Les chiffres sont même troublants. A la mi-novembre, près de 80% des colonies n'ayant pas essaimé étaient mortes alors que seuls 25% de celles ayant essaimé l'étaient.
  • De plus, les jeunes essaims créés fin juin et donc plus petits que les autres colonies, étaient presque tous encore vivants à cette même période.

Il en ressort donc que les colonies les plus puissantes fin juin et même tout début septembre, ont bien plus été touchées que les autres pourtant plus fragiles car moins populeuses. Ceci va à l'encontre de toute logique de prédation dans la nature. N'oublions pas que le frelon est avant tout un prédateur... Or, aucun prédateur ne s'attaque aux éléments les plus forts. Ce sont toujours les plus faibles (malades ou juvéniles) qui sont les premières cibles. C'est une des bases de la fameuse sélection naturelle de Charles Darwin.

J'en déduis donc que les premières colonies attaquées avaient un faille qui les a fragilisé et qui, il est vrai, a très largement profité au frelon dans un second temps. 

Malgré les apparences, la cause initiale de mes malheurs était donc ailleurs... J'ai vite balayé d'un revers les pesticides car d'une part, l'affaiblissement des colonies était le même dans tous les ruchers et d'autre part, la période n'est pas spécialement propice aux épandages.

Il ne me restait donc plus qu'un potentiel "coupable"... Le varroa!

Encore fallait-il  prouver sa présence, comprendre pourquoi il avait frappé cette année et tout faire pour éviter une récidive... 

J'évoquerai tout ça dans mon prochain article.

 

 

Commenter cet article

A
Quel suspens... Merci pour ce polar prenant... En espérant que la conclusion soit plus joyeuse😉...
Répondre
C
Coucou<br /> Ben moi aussi j'espère une fin la plus joyeuse possible (-:
M
suspens alors, on attends la suite !
Répondre
C
Ça y est. Même s'il reste encore du suspense pour savoir combien de colonies passeront l'hiver (-: