Mais ou vont-ils chercher leurs couleurs?
Ne vous êtes-vous jamais demandé à qui les oiseaux avaient-ils dérobé leurs somptueuses couleurs ? Je me questionne depuis bien longtemps...
Je pense aujourd'hui avoir la solution. Ils les ont tout bonnement piochées au gré des saisons sur les aquarelles qui jalonnent nos campagnes.
Ainsi, la mésange bleue s'est servie sur la voûte d'un bel été. Un morceau azuré de ciel, quelques gouttes de cumulus et pour finir un éclat de soleil.
Pour la mésange charbonnière ce fut plus complexe. Un jour d'éclipse peut être...
La mésange boréale n'a eu qu'à suivre la charrue qui découpe le sol durant les labours. La terre riche, humide et noire remplace alors la peau asséchée des champs faisant jaillir par là même le blanc des roches calcaires.
La corneille a attendu la nuit pour se servir. Une nuit noire sans lune.
Quant au merle, il a patienté jusqu'au premier rayon du soleil
Le grimpereau ou l'accenteur mouchet se sont probablement assoupis un soir d'été sur le lit d'une rivière asséchée.
Quand l'élégant bruant jaune s'acoquinait avec un bouton d'or ou peut être un pissenlit.
Le fraisier, lui, se rappelle encore du flamboyant bouvreuils qui ne fit qu'une becquée de ses petits.
Sacré chardonneret ! Se servir un soir de 14 juillet... Il fallait oser !
Pour le pinson des arbres ou encore le geai des chênes, je cherche encore...
Mais si toutes ces boules de plumes dérobent les couleurs du monde depuis maintenant des millions d'années. Par quel miracle nos campagnes ne sont-elles pas monochromes aujourd'hui ?
Serait-il possible que ces anges pigmentés, après avoir leur âme rendue, mettent leurs couleurs à disposition pour qui saurait les retrouver ?
Je tiens à remercier Monsieur René Dumoulin pour ses magnifiques photos qu’il a bien voulu mettre à ma disposition.
Si vous souhaitez voir plus de photos vous pouvez suivre ce lien ici