Dans les poubelles des ruches
Paraît-il que l'on peut connaître beaucoup de choses d'un foyer en regardant ce qu'il y a dans ses poubelles. N'ayant jamais fouillé les poubelles de mes voisins, je me garderai donc de confirmer ou infirmer cette théorie. Cela dit, cette dernière est particulièrement vrai pour une colonie d'abeilles.
C'est d'ailleurs en parti pour cela que je garde mes planchers aérés avec tiroir de fermeture.
Ce type de plancher a pour moi que des avantages.
- garder une certaine aération dans la ruche durant toute la saison apicole.
- permettre aux nettoyeuses d'évacuer les résidus de cire ou de pollen sans avoir à sortir de la ruche.
- me permettre de refermer le tiroir début février au moment où la reine se remet à pondre afin d'éviter les courants d'air qui pourraient déranger la grappe hivernale et donc le travail de sa majesté la reine.
- me permettre, en observant tous ces détritus, d'avoir une bonne idée de ce qui se passe dans la ruche sans l'ouvrir et donc déranger les abeilles.
- ne pas avoir à nettoyer les planchers de ruches en début de saison si la ruche est en bonne santé.
Il faut tout de même penser à faire quelques petits trous aux quatre coins des tiroirs afin d'éviter l'apparition d'une piscine pour cause de condensation excessive.
Mais alors, que peut on bien voir en y regardant de plus prêt?
Voici un petit inventaire de ce que l'on retrouve dans ces tiroirs :
Tout d'abord, sur ce tiroir en haut à gauche des déchets venant du nettoyage de la vieille cire et des alvéoles en réfection.
Et un peu plus à droite, des cristaux de sucre qui proviennent probablement du sirop de nourrissage qui s'est figé durant l'hiver.
On trouve aussi du pollen avarié retiré du fond de l'alvéole afin de libérer la place.
Et même de l'aluminium qui provient des feuille d'isolation des partitions ou du couvre cadre isolant. J'ai beau leur expliquer qu'il est là pour leur confort, visiblement c'est plus fort qu'elles, faut qu'elles grignotent...
Ici, plusieurs opercules d'alvéoles remplies de miel. Si elles sont très nombreuses, il faut surveiller les réserves car la colonie accélère sa consommation.
C'est généralement au même moment que l'on retrouve des morceaux de cire transparents qui servent à reconstruire les alvéoles mais aussi à operculer les cellules du couvain. Les maçonnes sortent ce minuscule petit pétale de leur abdomen. Ceci prouve bien qu'il existe des abeilles maladroites car il n'a rien à faire là (-:
Et quand il y en a autant que ça, c'est que l'activité de la colonie est exponentielle!!!
Parfois, ce que l'on trouve est un peu plus glauque. Ici, ça ressemble à un morceau de nymphe (stade intermédiaire entre la larve et l'abeille).
Rien de grave si le cas est isolé...
Par contre, cette photo est un peu plus inquiétante car on peut voir un nombre anormal de déjections d'abeille. Il peut arriver qu'une ouvrière s'oublie mais c'est assez rare. Ici, il y en a de trop. Il faudra donc être attentif à l'ouverture de la ruche lors de la visite de printemps pour vérifier s'il n'y a pas de diarrhée causée par la nosémose (maladie du tube digestif).
Il peut aussi arriver que l'on se fasse une grosse frayeur. Comme ici ou l'on ne retrouve rien sur le tiroir???
Heureusement, en regardant la planche d'envol, j'ai constaté que tout allait bien. J'en ai déduit que les ouvrières de cette colonie ont probablement fait du zèle en propolisant totalement le plancher aéré.
Il faudra donc que je change ce plancher lors de la visite de printemps.
Mais finalement,ce qui me parle le plus, c'est ce que je n'ai pas vu en regardant tous les tiroirs et c'est une très bonne nouvelle. Monsieur "varroa destructor" est absent de ces tiroirs. Cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas dans la ruche mais sa présence est trop faible pour affaiblir mes colonies. Le fait de ne jamais voir d'abeille aux ailes atrophiées confirme ce sentiment.
Enfin, je n'oublie pas le petit peuple des éboueurs des ruches. Il y a toujours une grande variété de petites bestioles (principalement des scarabées) qui se nourrissent des déchets organiques de nos colonies.
De toute façon, certaines ne se gênent pas pour faire les poubelles en squattant le composte du jardin.