TRAVAUX D'HIVER
Et oui, si les abeilles sont plutôt tranquilles en plein hiver, l'apiculteur ne chôme pas pour autant. La préparation de la future saison est indispensable pour éviter de courir quand les beaux jours pointent le bout de leur nez.
Tout d'abord les ruches ayant perdu leur colonie sont à remettre en état. Cela consiste principalement à gratter la cire et la propolis que les maçonnes ont aggloméré depuis plusieurs années.
Concernant les ex colonies bourdonneuses dont je ne m'étais pas encore préoccupé, certaines ont servi de logis à une portée de mulots.
Ici, on voit des petits trous laissés par le grignotage du pollen, un des mets préférés de ces petites bêtes à poils.
Les hausses aussi sont à gratter,
ainsi que leurs cadres. Petite particularité pour ces derniers, il faut récupérer la cire qui dépasse du cadre afin de la refondre.
J'avais cette année un peu plus de 1000 cadres à gratter. C'est un peu long mais durant cette période, je n'ai pas le stress du temps compté et du coup, ça passe tout seul.
Cela m'a donné une cinquantaine de litres d'écailles de cire qui donneront quelques kilos de cire fondue.
Il arrive que je dérange la diapause d'une guêpe qui flemmardait dans un lieu qui lui est habituellement interdit. Pardon madame de vous déranger pendant la sieste...
Je change en moyenne deux cadres de hausse chaque année. Cela permet d'avoir un renouvellement complet de la cire tous les 4 ans.
Les vieux cadres sont directement mis au rebut et brûlés.
Même si elles sont au chômage partiel, mes avettes ne ne sont pas totalement inactives pour autant.
Après une période de froid,
les nettoyeuses ont toujours un peu de travail. Elles font cependant le minimum syndical. Ben faut dire qu'on est quand même mieux dans la chaleur de la grappe que dehors par ce froid de canard !
Dès qu'elles considèrent les températures acceptables pour une ballade, les butineuses vont se dégourdirent les ailes. C'est incroyable comme elles trouvent souvent à se mettre quelque chose sous la patte même en plein hiver.
Et n'oublions pas qu'il n'y a pas de sanibroyeur dans la ruche. Une pose toilette est donc indispensable de temps en temps. C'est encore plus vrai quand on retrouve du miellat dans les réserves. Ce dernier a en effet tendance à donner la courante à nos avettes et plus elles ont l'occasion de sortir moins il y aura de risque de maladie noire au printemps. C'est pour ça que je cherche toujours des emplacements exposés plein sud et découvert devant la ruche pour pousser ces demoiselles à sortir.
Certaines maçonnes font du zèle. Encore des frileuses qui ne supportent pas le moindre courant d'air.
Bon ben du coup, pour leur faire plaisir j'ai replacé le tiroir de fond des ruches afin d'éviter de déranger madame la reine qui ne devrait pas tarder à vouloir repeupler la terre...
Durant les épisodes neigeux, quelques petites ballades permettent de voir la nature sous un angle différent.
Notre vieille église semble toute frigorifiée.
Le ciel aspire toutes les couleurs
Et la neige se méfie toujours de l'eau. Attention à ne pas tomber sous peine de dissolution immédiate...
Les arbres eux font ressortir leur caractère...
Il y a les inséparables
les amoureux
Les goulus
Les indécis
Et enfin, les pipelettes.
On trouve très souvent un banc accolé à un arbre. Je me demande bien ce qu'ils peuvent se raconter toute la journée. Confessions, rumeurs et médisances pimentent probablement leurs journées. Finalement, ils ne doivent pas s'ennuyer et se payer des tranches!
Monsieur Poe, Edgar Alan de son prénom, pour trouver l'inspiration, a probablement passer beaucoup de temps près d'un arbre, les fesses sur un banc à tendre l'oreille pour écrire ses "histoires extraordinaires".