Rester groupées
Nous sommes début novembre. Les températures baissent progressivement et malgré quelques journées de résistance, la chute des feuilles sur le toit des ruches scelle bel et bien la fin de l'été.
Une fois les dernières fleurs fanées, à quoi bon se casser les ailes à survoler la campagne puisque cette dernière n'a plus grand chose à offrir. Quelques courageuses ramènent parfois de petites pelotes colorées qu'elles sont allé chercher on ne sait où. Mais du nectar... Point du tout!
Il faut maintenant compter sur les réserves présentes dans la ruche. Toute dépense d'énergie non indispensable est une ineptie!!! Bref, il faut rester groupées.
Les colonies ont pour un certain nombre d'entre elles, la possibilité de se débrouiller toutes seules. Mais un petit coup de main ne peut pas leur faire de mal. Pour cela, quelques règles de mise en hivernage sont à respecter.
1 La première chose, comme je le précise dans l'article précédent, est d'avoir de quoi grailler pour tout l'hiver. Pour cela, la méthode la plus simple est de ne pas hésiter à nourrir nos goulues volantes.
Les sœurs ennemies de nos avettes plutôt collantes en cette saison automnale en profitent pour se servir discrètement.
Parfois elles tapent un peu l'incruste.
Bon ben là, c'est carrément de l'abus. En voilà une qui vient d'inventer le patinage sur sirop...
ON NE JOUE PAS AVEC LA NOURRITURE!!!!
Bref, pour revenir à nos brebis, il vaut mieux un peu trop que pas assez. En tout cas, c'est ma devise. Chacun sa méthode, mais personnellement, une fois la mise en hivernage terminée, je n'ouvre plus du tout mes ruches avant la visite de printemps. Cela veut donc dire que je ne les nourrirai plus du tout.
D'une part, parce que je ne veux pas les déranger durant cette période de calme indispensable pour elles. Mais aussi parce qu'un sevrage d'abeille m'est important pour être en manque quand la saison apicole reprendra ses droits.
2 La deuxième règle indispensable : il faut que ces demoiselles soient assez nombreuses pour se tenir chaud tout l'hiver. Pour cela, la réunion entre ruches est la solution qui semble la mieux adaptée. Une ruche trop faible ne passera pas l'hiver. Moins il y a d'abeilles, plus le taux de mortalité dans la colonie sera élevé.
Je n'ai personnellement pas été confronté à cette situation cet automne.
3 La troisième règle est le confinage de nos zazas.
Dans des conditions normales, une forte colonie peut se satisfaire de peu. Si on ne les badigeonne pas de pesticide les abeilles sont bien plus costaudes qu'on pourrait le penser. Mais on a toujours tendance à vouloir en faire beaucoup pour nos petites pensionnaires. Du coup, je commence par limiter les entrées des ruches. Cela permet d'éviter de trop gros courants d'air qui dérangeraient la stabilité de la grappe.
Afin de les aider à maintenir la grappe au chaud, je leur mets des partitions chaudes et recouvre le tout d'une feuille isolante.
Pour se faire, il faut tout d'abord soulever le nourrisseur couvre cadre. On a alors vu sur les cadres pleins de propolis.
Voici d'ailleurs une pourvoyeuse de propolis.
Je ne gratte jamais la propolis qui est sur les cadres. Si les locataires l'ont déposée comme cela, c'est qu'il y a probablement une raison. Je gratterai tout ça au printemps.
Je peux donc poser la feuille d'isolant aluminium directement sur les cadres.
Par contre, je nettoie bien le nourrisseur couvre cadre avant de le replacer. C'est un gain de temps pour la future ouverture de printemps.
Je remets le couvre cadre en polystyrène puis le toit.
Si une colonie n'a pas d'abeilles sur tous les cadres, je la resserre sur 7 à 8 cadres comme ici. Ça permet, entre autre, d'éviter la moisissure des cadres abandonnés par les abeilles.
Et voila, le tour est joué. Il n'y a plus qu'à venir de temps en temps durant l'hiver pour vérifier si tout est en ordre.
Quelques petites anecdotes pour finir.
Parfois, la mise en hivernage est un peu plus compliquée que prévu. Cet essaim dont un grand nombre d'abeilles se sont appropriées le nourrisseur couvre cadre, s'est particulièrement bien développé malgré les conditions météo plutôt médiocres de cet automne. Il faudra surveiller cette colonie au printemps. Elle peut être exceptionnelle ou encore essaimer bien trop vite. A voir...
Quasiment tous les faux bourdons ont disparus des colonies. Il en reste parfois quelques-uns devant se faire discrets afin d'éviter une mort violente. Comme ce pauvre vieux...
Sur le pourtour des ruches et en particulier autour du nourrisseur couvre cadre, on retrouve souvent ce genre de petites constructions. Ce sont des guêpes maçonnes ou plus exactement des Eumènes. Elle construisent ça avec des grains de sable et de la salive. Puis, elles y déposent une chenille paralysée par leur venin afin de nourrir la larve qui va y grandir une fois l'urne fermée. Charmantes petite bête... Il faudrait prévenir l'association L214 pour qu'ils installent des caméras cachées afin de défendre la cause de la confédération des chenilles mal traitées et pour que cessent enfin ces abjects comportements!!!
Autour des ruches de la Gondoire, il y a énormément de toiles d'araignée. Et il arrive que certaines de mes zazas se retrouvent dans des situations un peu compliquées.
Un de mes essaims a été touché par la maladie noire. J'avais été épargné cette année. A priori, c'est la seule colonie touchée. La reine continue à pondre et la colonie à l'air de vivre correctement. Va-t-elle passer l'hiver? On saura ça le printemps venu...
Pour finir, mon ami le rouge-gorge vous invite à faire un petit détour par mes ruchers
Rucher de la Brie Boisée
Rucher de la Gondoire
A la maison