Après le froid, le nettoyage...
Au rucher
Et oui, durant cette belle période hivernale, nos petites pensionnaires sont bien restées au chaud dans leur étuve mouvante. Tête contre tête, abdomen contre abdomen, elles ont su rester zen afin de consommer le moins d'énergie possible.
Cette photo est prise sur le haut des cadres à travers une feuille plastique. On voit bien que les abeilles se mettent la tête en bas vers le centre de la grappe et l'abdomen en l'air.
Ce corps à corps est rythmé par le son monocorde et apaisant du frottement des ailes. En rapprochant l'oreille de la porte d'entrée, un petit bzz-bzz-bzz-bzz permet de rassurer l'apiculteur.
Petite méthode à éviter tout de même en période de réchauffement !!! A moins que vous ayez toujours rêvé d'avoir les oreilles royales du Prince Charles...
L'autre moyen bien plus intéressant et surtout moins dangereux pour les oreilles, est d'observer le tiroir de fond sous le plancher aéré. Il permet, si on sait observer, de connaitre beaucoup de choses sur la petite famille qui vit juste au dessus. Parait-il que l'on en apprend énormément sur un ménage en analysant le contenu de ses poubelles. Je ne l'ai jamais fait chez les humains mais chez les abeilles c'est particulièrement instructif.
Je viens tout juste de les positionner comme tous les ans au début du mois de février et pour l'instant rien de grave docteur!
Notez les petits trous percés sur l'avant et l'arrière afin d'éviter l'accumulation de l'eau due à la condensation.
Mesdemoiselles, attention à la chute car à -8°, se détacher de la grappe familiale peut rapidement devenir mortel.
Rester grouper a aussi un effet salutaire pour limiter la consommation de miel car bizarrement, il semble que nos petites abeilles soient en manque d'oxygène (hypoxie) au sein de cette boule vivante. Et comme la consommation de miel est directement liée à la consommation d'oxygène, si cette dernière se raréfie, la consommation de miel baisse. Le meilleur moyen pour éviter que l'oxygène n'afflue dans la grappe est donc de ne pas les déranger.
On a beau l'expliquer aux pics verts, ceux-ci continuent à leur casser les pieds en venant parfois tambouriner sur les parois de la ruche. Même dans la nature, on trouve des voyous partout ma ptite dame!!! Heureusement pour moi, je n'ai pas, jusqu'à maintenant, eu à faire à ces malotrus.
Une fois passée la période de froid, une sortie s'impose. Tout d'abord afin d'aller au petit coin! Mais aussi pour évacuer les pauvres âmes qui nous ont quittés.
Celle-ci est tombée juste sous la grappe.
Le travail de nettoyage a commencé
Finalement une nettoyeuse essaie d'éloigner les corps mais à cette époque de l'année elle manque un peu de dextérité. Du coup, le cimetière n'est pas bien loin.
Dès les premiers jours de février, elles ont profité de la hausse des températures pour aller piller les premières fleurs de noisetier.
Le 1er février, c'était encore un peu tôt.
Mais 4 jours après, la récolte devenait possible car les chatons s'ouvraient titillés qu'ils étaient par les rayons du soleil.
Ici, ils ont même utilisé une chaise longue pour se dorer la pilule...
Les premières corbeilles pleines de pollen arrivent à la ruche côtoyant les cadavres. Les butineuses alourdissent la ruche quand les nettoyeuses l'allègent. A chacun son boulot...
Les premières rentrées de pollen sont toujours intéressantes pour se faire une idée du dynamisme de la colonie même si le pollen de noisetier n'est pas le plus intéressant sur le plan nutritionnel.
Ici, trois ruches décorées par les écoles.
Et si l'on y regarde d'un peu plus près, on constate que ces abeilles sont très spéciales car particulièrement douées en math!
Elles m'ont proposé un petit problème...
Quelle distance approximative une butineuse devra-t-elle parcourir pour fabriquer une cuillère à café de miel?
Résultat:
Si une abeille de la famille des Apis Mellifera ramène 75 mg de nectar dans son jabot auxquels elle devra retirer 2/3 d'eau pour le transformer en miel. Cela nous donne 75mg-50mg soit l'équivalent de 25 mg de miel par voyage.
Pour fabriquer 10 g de miel soit 10 000 mg soit une cuillère à café, l'abeille devra aller 10 000 / 25 = 400 fois sur la zone de butinage.
Si cette dernière est à une distance de 1km, elle devra donc faire 400 fois (1kmx2) soit 800 km.
La prochaine fois que vous mangerez une cuillère de miel ayez une petite pensée pour elle (-:
Pendant ce temps à l'atelier :
L'apiculteur lui aussi se doit de nettoyer.
Tout d'abord, les corps de ruche et les hausses ramenées à l'atelier doivent être grattés afin de pouvoir accueillir de nouveaux locataires. Il faut donc retirer la propolis
Mais aussi les quelques traces de fausse teigne qui aimeraient squatter.
Le nettoyage des grilles à reine se fait avec un lève cadre et une brosse métallique.
Idem avec les chasse-abeilles
Il faut gratter les cadres des hausses pour faciliter le travail durant la saison mais aussi pour récupérer la cire en surplus.
Avant
Après
J'ai récupéré 7kg de cire grâce à ça.
Comme chaque année, je retire en moyenne deux cadres de hausse pour les remplacer par des cadres neufs et une belle cire gaufrée.
Toute la cire récupérée lors de l'extraction est elle aussi fondue.
Enfin, je profite de la libération de la zone de stockage des hausses pour balayer avant de les replacer
Au passage, je retrouve quelques cadavres de mes chers voisins à rayures...
Hormis un ou deux cadres comme celui-ci, toujours aucun problème de fausse teigne dû au système d'aération sous les colonnes de hausses mais aussi parce que j'ai soustrait les cadres ayant trop de pollen. Manque de nourriture et ventilation empêchent les larves de se développer.
Enfin, quelques nouvelles de notre nature francilienne.
Cet arbre semble avoir déteint sur son environnement proche.
Lors de nos promenades, au fil des chemins, on ne cesse d'être surpris, pour peu que l'on sache observer ce que la nature nous offre.
Ici, un cousin de notre poil de carotte que l'on n'a plus vu depuis quelques temps.
Même durant la saison froide, certaines plantes comme le Fusain d'Europe savent nous dévoiler leurs chaudes couleurs
Les plantes... Mais pas que!!! Certains oiseaux furtifs comme ce martin-pêcheur sont de véritables saphirs.
Certains nous surprennent pour d'autres raisons. Comme ces mouettes qui semblent jouer à chat perché... Un comble tout de même!
Ou ces canards colvert qui jouent à qui est qui...
Ce héron rêve probablement d'être le héro d'une fable bien connue.
Maître héron sur son arbre perché,
Tenait en son bec cet adage :
Le fromage c'est pas bon,
Moi j'préfère le poisson...
Parfois, c'est juste beau...
Enfin, en regardant cette photo,
je n'ai pu m'empêcher de penser à une autre photo qui nous vient d'une contrée sauvage du côté des Highlands.
Si si, avec un peu d'imagination et un trucage médiocre.
Un grèbe huppé qui se prend pour Nessi le monstre du Loch Ness. On peut alors parler du monstre du Loch de la Loy.
Bon... Il est temps que la saison apicole débute car je commence sérieusement à débloquer!!!