EN ATTENDANT L'HIVER
Au passage à l'heure d'hiver, les Homo-sapiens que nous sommes se préparent tout doucement à cocooner durant quelques mois. Et nous ne sommes pas les seuls. Ne nous y trompons pas, même si les arbres ont encore leurs tuniques colorées, le manque de soleil rend de plus en plus compliqué la photosynthèse indispensable à la production de chlorophylle. Leur manteau composé de milliers de petites "feuilles usines" toutes vertes, change alors peu à peu de couleur, privé qu'il est des nutriments indispensables à sa survie.
Ces géants immobiles achèvent le travail de la nature en fermant les robinets à sève à l'embouchure des feuilles. Ces dernières se dessèchent alors en quelques jours puis tombent, enrichissant ainsi le sol qui nourrira à nouveau ces pantins de cellulose grâce à un réseau de tentacules appelées racines. Sorte d'autocannibalisme forestier.
Certains font ça en famille
D'autres, seuls de leur côté.
Certains ont du mal à choisir la couleur de leur manteau avant de s'en débarrasser
Quelques-uns, un peu frileux, resteront couverts tout l'hiver.
Ici, la vallée de la Brosse et de la Gondoire parée de ses couleurs automnales.
Et notre Apis Mellifera dans tout ça?
Et bien la dernière miellée de lierre est bel et bien terminée. Les plantes à fleurs ont donc définitivement stoppé le ravitaillement et les butineuses sont quasiment au chômage technique.
Quoi que...
Si les entrée de nectar sont suspendues pour quelques mois, les gros porteurs de pollen ont encore du pain sur la planche. Je ne sais pas vraiment ou elles vont le chercher, mais les protéines continuent à remplir les alvéoles prévues à cet effet. Malheureusement, les abeilles ne sont pas les seules à en être friandes. Les frelons asiatiques se font de plus en plus pressants et les zazas se sentent parfois obligées de se défendre.
Ici une petite vidéo qui montre la dextérité de ce prédateur. Il s'approche, fait un petit tour et en un dixième de seconde attrape une gardienne qui n'a pas eu le temps de réagir.
On peut le voir à vitesse réelle puis au ralenti.
Une fois l'abeille attrapée, il la découpe au sol ou sur une branche à proximité de la ruche.
Cette année, le frelon asiatique n'était finalement pas trop gênant pour les abeilles. Il s'est comporté comme un frelon européen. Mais étant donné la forte présence de fondatrices dans le secteur (15 frelons attrapés dans un piège en 3 jours) sur l'arrière saison, il est très probable que la pression sera nettement plus forte en 2017. Surtout si l'hiver est doux et que le printemps est ensoleillé...
Pour la ruche du jardin, je me permets de leur donner un coup de main de temps en temps.
Celui-là, ne les embêtera plus...
Au sain de la colonie, les activités sont de moins en moins diversifiées. Ces demoiselles farnientent de plus en plus même si, comme signalé précédemment, certaines continuent le travail de butineuse.
Il reste encore quelques mâles miraculés ayant échappés au génocide de fin d'été.
Sur ce cadre issu d'une ruche bourdonneuse, les mâles sont bien plus nombreux que la norme.
Peu à peu les abeilles d'été laissent leur place aux abeilles d'hiver un peu plus grassouillettes. Non, je n'ai pas dit en surpoids... Ces dernières vont vivre bien plus longtemps que leurs aînées. Mais d'un autre côté, elles auront une vie plutôt monotone et bien plus proche d'Alexandre le bien heureux que de Stakanov. Malheureusement pour elles, les zazas ne jouent pas encore à la belote...
En cette fin octobre, dans les différents ruchers, le travail de mis en hivernage est terminé.
Les cinquantes et une colonies ont été pesées. Elles font toutes entre 35 et 50 kg exceptées les ruchettes qui sont entre 28 et 32 kg.
La population de chaque colonie est plutôt satisfaisante et s'il n'y avait pas eu cette miellée de miellat, je serais assez serein pour le passage de l'hiver.
Du fait de la forte population des colonies et de leurs abondantes réserves, j'ai un peu moins partitionné les ruches que l'année dernière. En effet, habituellement, je resserre les colonies moins populeuses avant la miellée de lierre et les éventuels apports en sirop afin qu'elles puissent organiser la répartition des stocks. Mais cette année, elles avaient déjà fait le plus gros du travail à la fin du mois d'août.
Cela dit, j'ai tout de même limité la taille des entrées et posé l'isolant en feuille d'aluminium directement sur les cadres.
Je me suis organisé de la manière suivante afin de les déranger le moins possible à cette date déjà avancée.
Tout d'abord, j'attends une journée ensoleillée et assez chaude pour la saison au minimum 13°.
Je soulève le nourrisseur couvre cadre et jette un coup d'oeil rapide afin d'apprécier approximativement la taille de la population.
Je ne touche pas aux diverses constructions qui sont sur les cadres. Elles se sont organisées ainsi et ça n'est pas à moi de changer quoi que ce soit.
Je pose la feuille d'isolant
Je mets un nourrisseur couvre-cadres propre que j'ai amené avec moi.
Je pose le couvre cadre isolant présent toute l'année puis le toit.
Je secoue les quelques abeilles restées dans le nourrisseur.que je viens de retirer sur le toit de la ruche voisine et j'enfume un tout petit peu, histoire de les faire s'envoler et rentrer le plus vite possible à la maison. Ça n'est pas plus mal avec les tueurs en série qui traînent dans le coin...
A l'entrée de la ruche les rabatteuses leurs donnent un petit coup de pouce. La glande de Nassanov est en pleine action.
Je nettoie le nourrisseur couvre-cadres et c'est reparti pour un tour!
Je fais à peu près la même chose pour les ruchettes.
Hormis le poids à surveiller, il n'y a maintenant plus rien à faire sur les ruches. Elles ont de quoi se nourrir et donc se chauffer pour l'hiver. Et oui, le miel est un combustible particulièrement écologique. Sucre naturel et chaleur corporelle ne dégagent pas beaucoup de CO2...
Pour finir, quelques nouvelles de mère nature...
Tout d'abord, comme chaque année, je me suis fait envahir par des milliers de coccinelles. Des rouges, des jaunes, des oranges, des noires... Il y en avait de toutes les couleurs. Et elles réussissent à vivre en communauté sans s'entre-tuer et sans faire appel à SOS racisme. On a beaucoup à apprendre de ces petites bêtes (-:
Bon là, je trouve qu'elles poussent la tolérance un peu trop loin... On est à la limite de la démagogie...
Il y en avait vraiment partout. Elles ont même insisté pour faire un selfy. C'est pas trop mon truc mais bon, si ça peut leur faire plaisir.
Dans le jardin, la ruchette d'exposition est encore peuplée. Elle a même eu la visite de notre athlète du mois dernier.
J'ai rajouté une couche d'isolant en plus de celui que je mets habituellement et de la protection contre la pluie.
Cela dit, je ne pense pas qu'elle pourra passer l'hiver car même si elle était très populeuse à l'automne, ça reste une toute petite colonie. On verra bien...
Dans le jardin, ça roupille sec du côté de Pirouette et Cacahuète nos tortues qui doivent rêver de belles tomates bien fraîches. Et d'ailleurs elle est où exactement pirouette? Ou plutôt cacahuète? Ben là, c'est pas possible de la reconnaître ...
Celle-ci est beaucoup plus facile à trouver. La perruche à collier se plaît bien en Ile de France. Espèce cavernicole un peu encombrante et qui ne se gêne pas pour déloger certains habitants autochtones de leur habitat si ce dernier lui plaît bien.
Petite forêt de coprins chevelus. A consommer très jeune parce qu'après c'est BEURK!.