On nous a volé notre hiver!!!
A cette époque de l'année, les ruches devraient logiquement être au repos comme la nature dans sa quasi totalité. Oui mais voilà... On nous a volé notre hiver!!! Ou plus exactement, on nous a échangé notre belle saison froide... vous savez, celle qui gèle le bout des doigts et qui nous exaspère quand elle nous impose le grattage d'un pare-brise blanchie par le givre matinal!. En bien cette saison qui nous tient finalement à cœur malgré les petits tracas qu'elle nous impose, on nous l'a échangée contre une ridicule petite semaine. Une sorte de "saisonnette" froide.
Il a donc fallu en profiter pour immortaliser les quelques rares moments glacés.
Ici l'étang de la Loy figé pour quelques jours.
Et là, une colonie toute contente d'avoir sa petite stalactite.
Il paraitrait que certains y ont laissé quelques plumes.
Ici quelques pâquerettes se croyant en été ont lâchement été attaquées par une armée de cristaux.
Mais une fois ce petit intermède hivernal passé, force est de constater que ce drôle de climat a repris le dessus.
Il faut dire que les abeilles ramènent du pollen de noisetier depuis un certain temps mais après le coup de froid, elles se sont particulièrement activées. .
Et ça ramène du pollen de noisetier...
Oui mais pas uniquement...
Ici, quelques photos prises le 6 février 2016
Ici, le même prunus le 23 mars 2015
On a donc une floraison avancée de 6 semaines par rapport à 2015. Je n'ai pas assez de recul vu ma petite expérience mais je suis tout de même inquiet de voir des colonies qui ramènent de grosses quantités de pollen début février.
Du coup, elles en profitent pour faire le plein.
En ce qui concerne les crocus, leur floraison n'avait que 3 semaines d'avance.
Une autre petite offrande de la nature en provenance de la bruyère blanche.
Deux autres activités importantes pour les ouvrières suite à un coup de froid d'une semaine.
Tout d'abord, sortir pour aller aux toilettes. Je me suis bien gardé de prendre des photos car elles sont assez pudiques.
Mais les nettoyeuses doivent aussi se débarrasser des quelques cadavres qui se sont accumulés sur le plancher de la ruche.
Oh hisse!!!
Parfois, quand il y a une grosse activité, les entrées étant réduites à cette époque de l'année, il peut y avoir quelques bouchons.
Et malheureusement, on retrouve souvent quelques petites soeurs qui, épuisées, restent au pied de la ruche. Elles se rassemblent pour tenter de se réchauffer dans un ultime effort...
Pendant ce temps, l'apiculteur a de quoi passer le temps.
Tout d'abord, il doit vérifier le taux d'infestation du varroa dans les colonies. Il existe plusieurs méthodes pour cela. Pour ma part, j'ai choisi la plus simple et probablement la moins précise. A la mi-janvier, je referme mes planchers de ruche qui étaient entièrement aérés jusque là.
Les petits trous sur les plaques de fermeture qui sont en forme de cuvette permettent à l'eau de condensation qui s'écoule du corps de ruche de ne pas stagner sous celui-ci.
Deux semaines après avoir posé les plaques (qui resteront jusqu'aux premières vraies chaleurs), je vérifie le nombre de varroas tombés naturellement.
Si la méthode reste approximative, elle permet tout de même de vérifier s'il y a une véritable infestation.
Pour l'instant, seule une colonie est dans ce cas.
Ici, il y a un unique varroa sur la plaque.
Ici, la ruche infestée
Il reste encore beaucoup de travail à l'atelier.
Par exemple, le grattage des hausses et des cadres pour récupérer la cire.
Les cadres
Et les hausses
Il y a toujours quelques traces de fausses teignes comme ce chemin tracé par une larve qui n'arrivera pas à se développer par manque de nourriture.
Parfois, on découvre un cocon sur un cadre.
Mais si les quelques règles de base sont respecter (voir ici), il n'y a rien à craindre et pour l'instant aucun problème à signaler.
Je fais aussi fondre les opercules de cire afin d'en faire un bloque que je donnerai au magasin qui me vend les feuilles de cires gaufrées. Gain non négligeable car le prix au kilo peut être divisé par 5 si l'on vient avec sa propre cire.
La cire d'abeille qui, en fondant, couta la vie à Icare en a fait de même pour cette pauvre petite curieuse qui est tombée directement dans le bain de cire chaude se transformant ainsi en fossile éphémère.
Et pendant ce temps au rucher, on se raconte des légendes apicoles autour de quelques alvéoles sucrées en profitant au maximum de quelques rayons du soleil rasant de l'hiver.
Et alors que mes copines les mésanges bleues et charbonnières se disputent quelques miettes de pain sur le bord de la fenêtre,
Les corneilles qui ont probablement lu mon dernier article ventant leur grande intelligence ont voulu me faire un petit présent en déposant une noix sur une pile de hausses.
Il faudra tout de même que je leur explique que l'on n'est pas censé entamer les cadeaux avant de les offrir...