Deuxième chance
Période la plus compliquée de l'année pour ma part. Il est difficile de trouver du temps pour proser sur l'activité apicole...
Après la pluie vient le beau temps.... Le deuxième départ à été donné dès la fin du déluge. Du coup, les colonies particulièrement impatientes ont pu renouer avec le stakhanovisme si cher aux abeilles domestiques. Les vols d'approche devant les planches d'envole étaient très impressionnants et les hausses très légères se sont remplies en moins d'une semaine. Et c'est tant mieux car je commençais sérieusement à m'inquiéter...
Mais ce qui était valable sur le colza ne l'était pas sur le rucher de la Gondoire car les arbres fruitiers commençaient déjà à faner. La miellée fut donc bien moins marquée mais les zazas ont tout de même pu profiter d'une petite fin de miellée.
Lors de l'ouverture des ruches, les gouttelettes de miel qui tombent sur le haut des cadres nous donnent du baume au coeur mais elles rendent le travail un peu plus laborieux car les gants deviennent poisseux. Un seau d'eau à proximité est apprécié pour les rincer régulièrement.
Ici, les ouvrières s'empressent de récupérer le nectar afin de le stocker à nouveau.
Mais si les abeilles travaillent dur, l'apiculteur ne sait plus ou donner de la tête...
En effet, les différents travaux se démultiplient à cette période de l'année
- gestion de l'essaimage en supprimant les cellules royales mais aussi en retirant un certain nombre de cadres de couvain des très grosses colonies pour les placer dans les plus faibles
Attention tout de même à ne pas transférer des cadres si l'on n'est pas certain de l'état sanitaire de la colonie.
Tout ce travail n'est pas obligatoire mais dans le cas contraire, les récoltes seront bien moins importantes.
- surveillance des colonies ayant essaimées.
Si une colonie a essaimé, il est fortement conseillé de ne laisser qu'une cellule royale afin d'éviter le départ de multiples essaims qui affaiblissent la petite communauté. Il faut ensuite vérifier la naissance de la jeune reine quelques jours après. Si la reine est bien née, la première ponte doit être visible au bout de 2 semaines. Si ça n'est pas le cas, dans le doute, on aide la colonie à se remérer en insérant un cadre de jeunes larves d'une bonne colonie pour relancer le processus.
Ici, tout s'est bien passé et la nouvelle princesse s'est belle et bien transformée en reine...
Ici, une ruche qui a essaimé très tôt dans la saison. La nouvelle reine est en ponte mais j'ai oublié de faire de la place...
- récolte des différents ruchers et même double récolte sur le colza
Les récoltes de printemps sont spéciales car le miel a tendance à cristalliser très vite et peu même le faire dans la hausse si un champ de colza est à proximité. Ainsi, pour ne pas avoir de mauvaise surprise, il est conseillé de faire une première récolte au bout de 3 semaines et de recommencer sur la fin de floraison du colza. Attention tout de même, car la conséquence directe de cette récolte anticipée est un taux d'humidité souvent trop élevé car les cadres sont rarement operculés. Il faut alors les mettre dans une pièce chaude avec un déshumidificateur afin de finir le travail des abeilles. Sans ce travail, le miel risque de fermenter dans l'année.
Il faudrait pousser les murs de la miellerie
Comme souvent sur le colza, la récolte se fait avant l'operculation des cadres
Certains cadres sont tout de même en partie operculés
On doit donc les désoperculer
Après 2 à 3 jours de séchage, le taux d'humidité est parfait. Soit, 17.5 pour le miel de printemps.
Comme l'année dernière, j'ai eu très chaud pour une hausse ou deux qui avaient déjà quelques cellules contenant du miel figé!
Double filtration à la sortie de l'extracteur, puis une nouvelle filtration sur le maturateur.
Une certaine quantité sera conservée en seau.
Environ 150kg seront tout de même directement mis en pot car les stocks de l'année dernière sont à sec...
Avant la mise en pot, je brasse le miel dans le maturateur quand il commence à cristalliser. C'est ce qui donnera, au miel de printemps, sa texture crémeuse.
Une fois dans le maturateur, il doit être surveillé comme le lait sur le feu car il peut se figer brutalement en 2 jours. Quand on estime que la cristallisation est "à point", la mise en pot doit être immédiate.
Au centre, les premières traces de cristallisation. A surveiller!!!
Quelques anecdotes pour finir.
Parfois, la chance est de notre côté... C'est vraiment pas tombé loin!
Il n'y a pas que les abeilles qui aiment le pollen.
Ici, une conséquence directe de l'action du varroa dans la ruche. Les ailes de cette abeille sont totalement déformées.
Enfin, il n'y a pas que les colonies qui se transforment très vite en ce moment...
Sept jours plus tard...