Frémissement printanier
Quelques petits rayons de soleil accompagnés d'une légère hausse du mercure et nos avettes en profitent pour faire quelques courses. Frénésie de stockage pour la future expansion de la colonie ou consommation immédiate, quoi qu'il en soit, les corbeilles reviennent pleines de pollen de noisetier (jaune), crocus (orangé) ou encore véronique de Perse (blanc).
Pour certaines d'entre elles, il était vraiment temps de sortir. J'ai même cru en voyant cette colonie que la nosémose (spores dans l'estomac et les intestins de l'abeille) avait frappé un grand coup. Ceci d'autant plus que le rucher concerné avait fait une récolte de miellat, ce qui est un facteur aggravant pour cette maladie. Mais à y regarder de plus près, l'intérieur de la ruche était très propre et je n'ai aperçu aucune trace de souillure sur les cadres. Les habitantes ont donc réussi à se retenir juste avant de sortir de leur habitacle.
Les ruches ont toutes été ouvertes furtivement afin de faire un premier bilan sur les pertes hivernales. Il est difficile de se faire une idée précise de la future force des colonies car nous n'en sommes qu'au tout début du cycle de ponte qui devrait s'accélérer, si les températures le veulent bien, dès l'éclosion des premières fleurs du saule marsault et autres prunus. Pour l'instant, il y a une quinzaine de jours de retard sur 2014 qui était une année particulièrement précoce.
Les essaims d'élevage sont bien peuplés mais pour la majorité d'entre eux le couvain est pour l'instant réduit à un ou deux cadres et sur de petites surfaces. On constate cependant la présence de jeunes abeilles déjà nourrices. Ceci nous indique que la reine est en ponte depuis au moins la mi-février.
Ici un cadre d'une plus grosse colonie. A priori, le couvain est plutôt restreind.
Mais à y regarder de plus près, on se rend compte que la zone de ponte est plus étendue. Et la grande majorité des cellules vides ont été préparées par les ouvrières pour la ponte de la reine
Pas de perte à ce jour pour les jeunes essaims. J'ai donc la réponse à ma question posée il y a quelques semaines sur l'état de mes petites colonies (voir cet article). Les partitions chaudes y sont peut être pour quelque chose.
Concernant les plus grosses colonies, 3 d'entre elles sont orphelines dont une bourdonneuse. C'est sans surprise car cette dernière avait des oeufs en pagailles sur le tiroir de fond de ruche lors de l'inspection du mois dernier. N'ayant pas de reine en réserve, je ne pourrai pas faire grand chose pour elles. Elles iront probablement renforcer certaines colonies en manque de population. Attention tout de même à ne pas réunir une colonie bourdonneuse avec une autre colonie pourvu d'une reine car cette dernière risquerait d'être exécutée par les ouvrières pondeuses qui n'aiment pas la concurrence. L'idéale étant de secouer les cadres loin des ruches car les abeilles pondeuses ont du mal à retourner au bercail.
Le bilan en sortie d'hiver est plutôt positif car le pourcentage de pertes hivernales est pour l'instant inférieur à 10%. Même s'il faut raison garder car le vrai printemps peut encore se faire attendre.
En ce qui concerne les réserves de nourriture, tout va bien. Les colonies ayant été bien nourries en août et septembre je n'ai pas d'inquiétude de ce côté. Et je n'aurai pas à acheter de candi (pâte sucrée) pour les nourrir.
Pendant ce temps, à l'atelier, le travail ne manque pas. Les couvre-cadres isolants sont terminés. Comme l'année dernière, j'ai rajoutée une feuille de plastique afin de les protéger de nos amies les fourmis.
Les partitions chaudes aussi.
Quand aux cadres, il y en a 300 à cirer comme ici
La colonie du jardin est toujours en avance sur les autres. Déjà 4 cadres de couvain (il y en avait 7 à cette même époque en 2014). Mais contrairement à l'année dernière, il ne semble pas qu'il y ait de couvain plâtré. Cette colonie avait changé de reine l'année dernière suite à un essaimage. C'est toujours la même lignée et on constate donc que certains caractères génétiques comme l'hyper activité et probablement la propension à l'essaimage restent malgré le brassage dû aux différents mâles qui fécondent la reine. Si le couvain plâtré ne réapparaît pas, on pourra tout de même estimer que le changement de reine aura été salutaire sur ce point...
Si l'on regarde bien cette photo, on constate la présence d'eau sous les bandes d'écartement. C'est de la condensation. Ceci n'apparaît qu'en présence de couvain qui doit être maintenu constamment à une température élevée (35°) malgré des températures extérieures proches du zéro.
A cette époque de l'année, les butineuses commencent déjà à travailler dure malgré des températures assez basses. Elles ont donc souvent du mal à retourner sur la planche d'envol et se posent parfois ou elles le peuvent. Elles sont douces comme tout et je trouve toujours sympa de les voir stationner sur moi quand je m'attarde un peu pour observer l'activité d'une ruche.
Pour finir, une petite vidéo des ouvrières de la ruche du jardin qui ramènent divers pollen de toutes les couleurs (voir début de l'article). On voit aussi les butineuses des divers essaims de l'année qui profitent d'une belle journée pour se dégourdire les ailes.