Ferveur et tremblements
FERVEUR:
Toutes les conditions sont réunies pour que la saison démarre. Toutes les conditions où presque... Il ne manque plus qu'une succession de belles journées.
Les prunus flambent enfin alors que les saules Marsault se sont fait dépouiller à peine leur offrande présentée. Ils ne respectent rien ces pollinisateurs après plusieurs mois de sevrage.
Les fleurs du saule Marsault ont littéralement été prises d’assaut et les butineuses arrivaient aux abords des ruches chargées comme des mulets. Je n'avais personnellement pas constaté une telle ferveur l'année dernière.
Les plus chargées d'entre elles ont bien du mal à ajuster leur hauteur de vol pour accéder à la piste d’atterrissage.
Pour d'autres, les atterrissages sont plutôt chaotiques
Enfin, dans le doute, il est préférable de faire une pose pour mieux repartir.
Certaines n'ont même pas pris le temps de tout ranger dans les corbeilles et sont encore toutes barbouillées de pollen.
Ça doit être tout jaune dans la ruche!
Mais l'euphorie n'est pas visible qu'à l'entrée des ruches. En s'en approchant, je faisais fuir des centaines de porteuses d'eau qui jonchaient le sol.
En y regardant de plus près, on peut apercevoir les gouttelettes qu'elles viennent chercher.
Mais il n'y a pas que les abeilles qui ont du boulot. Quelques petits travaux ont été faits avant le véritable départ qui sera probablement donné par la visite de printemps qui ne devrait pas tarder. Du moins, je l'espère...
Contrôle varroa :
Afin de vérifier si les traitements anti-varroa ont été efficaces j'ai testé toutes mes colonies. Pour cela, un peu de matériel:
Des seaux d'eau, une brosse, un chiffon et un vaporisateur d'eau mélangée avec de l'huile.
L'objectif étant de nettoyer le tiroir de fond de ruche afin de le rendre lisible pour le contrôle.
Notez les trous que j'ai faits dans les tiroirs. Cela évite l'accumulation d'eau au fond de ce dernier. De plus, ça permet une très légère circulation d'air au fond de la ruche.
Il est conseillé de mettre des langes graissés pour bloquer les varroas qui tomberaient dessus. Pour ma part, j'ai fait un mélange d'eau et d'huile végétale et j'ai aspergé le mélange sur le tiroir. C'est peut être pas aussi efficace mais ça me suffira.
Trois jours après, c'est l'heure de vérité.
Plutôt bon dans l'ensemble. L'idéale étant d'avoir moins d'une chute de varroa par jour.
Ici, on voit bien le varroa au milieu du tiroir.
Hihi!! elle est bonne celle-là...
D'accord, on ne voit rien mais de plus près ça donne ça...
Bon d'accord, c'est pas encore l'Amérique... Tout ça pour dire qu'il faut tout de même avoir de bons yeux pour distinguer le varroa des autres détritus.
Réunions :
En plus du contrôle du varroa, j'ai réunis mes deux ruches orphelines avec deux autres colonies ayant du couvain mais en manque d'abeilles.
Afin d'éviter un trop grand volume à gérer d'un coup étant donné les températures, j'ai posé un isolant aluminium entre les deux corps de ruche sur les 2/3 de la surface et ai recouvert le dernier tiers avec du papier journal. Les abeilles vont découper le journal, ce qui mélangera progressivement les deux colonies. Ayant mis une grille à reine entre les deux corps, sa majesté la reine restera en bas et continuera à pondre alors que la grande majorité des abeilles de la nouvelle colonie orpheline (sans reine) descendront attirées par le couvain.
Ici, des habitantes perturbées car je viens de retirer les murs et les meubles de leur maison pour les mettre chez les voisines.
Ma troisième ruche orpheline est malheureusement pleine de couvain de mâle. Mais comme je ne comprends pas grand chose à cette colonie qui l'année dernière est passée successivement du statut de bourdonneuse puis super colonie puis à nouveau bourdonneuse aujourd'hui. C'est probablement toujours la même reine qui me fait des blagues. J'ai donc décidé de l'ignorer. Peut être s'arrêtera t'elle alors de faire son intéressante...
Plaisanterie mise à part, j'attends la visite de printemps pour prendre une décision.
TREMBLEMENTS :
Malheureusement, voilà un mot qui n'est jamais le bienvenu dans une ruche. Mon rucher qui a hiverné avec des cadres de miellat a bien du mal à sortir de l'hiver. Comme je l'avais signalé dans l'article précédent, une des colonies a perdu sa reine mais les autres colonies, malgré des rentrées de pollen importantes me montrent des signes inquiétants.
Comme pour le rucher de la Brie Boisée l'année dernière, le virus de la paralysie chronique vient frapper ces colonies. Certaines abeilles tremblent sur la planche d'envol, d'autres ont une pigmentation noire qui ne trompe pas.
Les raisons sont différentes mais le résultat est le même pour l'instant.
manque de pollen (fin d'été) ou hivernage sur miellat (printemps), la maladie noire de l'abeille saute sur l'occasion pour taper l'incruste
Enfin, les gardiennes font beaucoup trop de zèle. Ce qui entraîne une sur occupation de la planche d'envol.
Il n'y a plus qu'à espérer que, comme à l'automne dernier, le virus s'éteindra de lui même.
Pendant ce temps là, dans la vallée de la Gondoire...
Pierrot le grimpereau refait son appart pour la troisième année consécutive dans le jardin
Marcel et Giselle les Tourterelles se font les yeux doux.
Edouard ce givré de pic noir s'est acharné sur ce pauvre arbre qui n'avait rien demandé
Et le cousin de ce même arbre se venge bêtement sur cette pancarte qui n'y était pour rien