"Oh! l’automne l’automne a fait mourir l’été"
Après un été indien particulièrement marqué, il faut peaufiner les derniers préparatifs pour l'hivernage. Alors que les arbres s'habillent de leurs couleurs automnales les animaux sauvages changent imperceptiblement de comportement. Les marmottes sont bien grasses pour commencer leur hibernation et les abeilles d'hiver naissent elles aussi avec un corps adipeux adapté à la saison froide même si contrairement à leurs copines à longues dents elle n'hiberneront pas mais hiverneront.(voir ici)
Et durant ce temps, que se passe-t-il au rucher?
Tout d'abord, la bonne nouvelle vient des essaims déplacés dont les reines se sont remisent à pondre (sauf une). Le nourrissement de stimulation et le déplacement des colonies ont à priori été efficaces. La taille des pelotes de pollen ne font que confirmer la présence de jeunes larves.
Lors du nourrissement stimulatif, le travail à la chaîne permet de gagner du temps. Le but étant d'ouvrir plusieurs nourrisseurs en même temps et de les enfumer afin de faire partir les quelques vagabondes qui traînent à l’intérieur et ainsi éviter des noyades intempestives.
Les cadres de couvains sont évidemment bien moins nombreux et denses qu'au printemps. Le but étant pour la colonie de maintenir une population juste suffisante pour passer l'hiver avec les réserves à disposition. Si la population était trop forte, les réserves viendraient à manquer et tout le monde en pâtirait...
Ici un cadre de miel (en haut à gauche) et de pain d'abeille au centre. Le pain d'abeille n'est pas un bon pain de campagne enrichi de petites abeilles... Il est composé de pollen qui a subit une fermentation lactique. Cela lui permet d'avoir une qualité nutritionnelle supérieure au pollen frais. Plus il y a de couleurs et donc de variété de pollen, plus il sera intéressant pour la colonie.
Les ouvrières travaillent le pollen et le placent dans les alvéoles.
Mais la reine n'est pas la seule à modifier ses habitudes estivales. La propolis se fait de plus en plus abondante dans les ruches et certaines colonies en fabriquent des quantités impressionnantes. Cette substance permet aux abeilles de calfeutrer leur habitacle tout en l'aseptisant grâce aux principes actifs de celle-ci.
Malheureusement, la propolis ne peut rien contre le varroa. L'Apis mellifera mellifera de nos campagnes ne sait pas encore le combattre contrairement à ses cousines asiatiques les Apis cerana. Nous devons donc les aider en plaçant des acaricides dans le corps de ruche durant quelques semaines après la récolte du miel.
Quand au frelon européen, il ne gène pas réellement nos avettes même si elles ne font pas pour autant copain copain avec lui.
Le frelon asiatique qui est capable de décimer une colonie d'abeilles a été aperçu en Seine et Marne. On savait que ça arriverait et c'est vraiment une mauvaise nouvelle (une de plus) pour l'apiculture.