Rester vigilant...
Même si la récolte est terminée et que la récompense du travail de l'année est bien au frais en attendant la mise en pot, il ne faut pas pour autant délaisser les colonies. La préparation à l'hivernage débute dès le lendemain de la récolte et ne se terminera que vers la mi-octobre. D'autres travaux sont à faire assez rapidement comme la fonte de la cire d'opercule. Il faut aussi faire lécher les hausses par les abeilles dès que possible afin de les entreposer dans de bonnes conditions et surtout éviter la fausse teigne.
- Surveillance du couvain
- Nourrissement
- Traitement contre le varroa
- Léchage des hausses
- Eviter la fausse teigne
- Fonte de la cire d'opercule
Surveillance du couvain
Un certain nombre de mes colonies se sont remérées tardivement et malheureusement, quelques unes d'entre elles qui avaient bien fait leur travail ont vu leur jeune reine vierge disparaître pour des raisons qui resteront inconnues. J'ai donc placé un nouveau cadre avec de jeunes larves dans chacune d'entre elles et une nouvelle reine est née. Maintenant, advienne que pourra...
Nourrissement
Comme signalé dans l'article précédent, le nourrissement est indispensable pour la majorité des colonies. Certains affirment qu'il faut laisser les abeilles se débrouiller comme elles l'ont toujours fait. C'est sans compter sur la raréfaction de la flore mise à disposition des colonies. Et ceci vaut autant pour la quantité que pour la diversité. Une colonie ne doit jamais être en manque de nourriture si l'on veut limiter les risques de maladie.
Traitement contre le varroa
Le varroa est un parasite de l'abeille. On pourrait presque dire "le" parasite tant son impact sur les colonies est aujourd'hui catastrophique. Les méthodes pour le combattre sont très variées et les avis parfois très tranchés. Quoi qu'il en soit, ne rien faire en espérant qu'elles se débrouilleront est quasi suicidaire... Pour ma part, une fois la récolte faite je traite les colonies rapidement afin d'éliminer le plus grand nombre de ces parasites. Les abeilles d'hiver seront ainsi moins affectées. Cette année, le produit que j'utilise depuis 4 ans a été changé pour une année sur les conseils du vétérinaire. Ceci afin d'éviter toute accoutumance.
A gauche, un varroa sur une abeille et à droite des bandelettes posées dans la ruche pour les éliminer
Léchage des hausses
Après l'extraction, les hausses sont encore toutes collantes de miel et il est préférable de les faire lécher par les abeilles avant de les stocker. Pour cela, il existe deux méthodes.
La plus contraignante consiste à les remettre sur les corps de ruche. Ainsi, les avettes vont venir récupérer les restes de miel et le placer dans les cadres de corps. Attention tout de même à ne pas entamer ce travail trop tôt car si la miellée n'est pas totalement terminée, elles risquent de remplir à nouveau les hausses. Une fois les hausses léchées elles peuvent à priori être stockées à l'abri.
En haut les hausses placées sur les corps de ruche. En bas, un chasse abeille avec une ouverture modulable afin de faire monter puis descendre les abeilles en limitant les interventions
Il est préférable de placer les hausses à lécher en soirée car les scènes de pillage peuvent se déclencher avant même de pouvoir toutes les placer
La plus simple des deux méthodes est de placer toutes les hausses proche du rucher et d'attendre que les abeilles fassent le travail. C'est en effet rapide mais attention aux conséquences sur l'environnement proche. Les soucis entraperçus avec la première méthode seront alors décuplés. Le fait de placer du miel à porté de tous en période de disette transforme temporairement nos sympathiques petites bestioles en furies non contrôlables. C'est la baston générale et toute personne passant proximité est susceptible de goûter au plaisir du venin d'abeille. Il n'est donc pas conseillé de pratiquer cette méthode proche des habitations.
Et même quand vous avez l'impression d'avoir fait les choses correctement, une mauvaise surprise peut encore arriver. En effet, j'avais utlilisé la première méthode mais une fois le travail fait, j'ai stocké quelques hausses dans le jardin. Je me suis alors rendu compte que le léchage n'est pas parfaitement fait tant qu'il n'a pas été placé quelques temps a l'extérieure. J'ai donc subit une agitation importante dans le jardin alors que les hausses semblaient sèches.
Stockage des hausses
Une fois l'orage passé, l'heure est venue de stocker les hausses. Et là, attention aux dégats, si un certain protocole n'est pas respecté...
Deux règles principales :
- La première est de protéger les hausses contre les rongeurs. Ceux-ci adorent la cire pour faire leur petit nid douillet et à la fin de l'hiver, les immeubles de hausses peuvent ressembler à des logements sociaux pour mulots...
- La deuxième, et c'est la plus importante, est de protéger les hausses contre la fausse teigne.
Cette charmante et discrète petite bête a la fâcheuse tendance à pondre dans les hausses. Une fois les œufs pondus, le cycle peut être très rapide. Je l'ai appris à mes dépens en rentrant de vacances car 3 semaines ont suffit pour que les larves commencent à se développer dans des hausses qui n'avaient pas encore été léchées.
D'où l'intérêt de le faire rapidement.
Heureusement, le problème a pu être pris à la source et une fois les larves retirées et les hausses mises à lécher il n'y avait plus aucune trace sur les cadres.
Pour éviter les soucis, il faut simplement éviter le confinement des cadres en créant des courants d'air qui éviteront le développement des larves. Le système de cheminée est donc fortement conseillé.
Un grillage ou une grille à reine en dessous pour les rongeurs, 10 hausses ou plus en cheminée et une grille à reine, un grillage ou même un chasse abeilles au dessus. Protéger tout ça de la pluie et tout devrait rentrer dans l'ordre. Pour finir, éviter de laisser trop de cadres avec du pollen car les larves adorent ça.
Fonte de la cire d'opercule
Lors de l'extraction, nous désoperculons les cadres de hausse pour que le miel puisse être projeté contre les parois de l'extracteur (voir cet article sur l'extraction).
Les opercules sont alors récupérés afin de les réutiliser selon les besoins. On peut par exemple en faire des bougies (voir cet article) ou encore les utiliser pour fabriquer des des feuilles de cire gaufrées qui seront replacées dans les ruches. Etant donné l'augmentation faramineuse du prix de ces dernières en 2014 (de 13€ à 18€ le kg en 1 an), il n'y a pas eu d'hésitation.