Cueillette de printemps
A) Pauvre miellée d'acacia
B) Cueillette de printemps
C) Marquage des reines
C'est le printemps. Quoi que... Ces derniers jours n'ont pas été à la hauteur de nos espérances météorologiques. Mais je ne vais pas jouer les rabat-joie car n'oublions pas que les mois de mars et avril ont été plutôt prolifiques.
Pour la miellée d'acacia, on repassera l'année prochaine. Elle était pourtant bien partie
mais j'ai très vite déchanté en voyant les fragiles fleurs pleurant leurs pétales sous les trombes d'eau déversées par les nuages de mai. J'ai même hésité à faire la récolte mais mon rêve de miel d'acacia a fini par prendre le dessus. Les colonies étaient très populeuses et il me semble que certaines d'entre elles avaient même commencé à entamer le miel des cadres de hausse.
B) Trou de miellée
A la fin de l'acacia en Ile de France il y a ce que l'on appelle un trou de miellée qui correspond à une relative disette apicole. Peu de fleurs dans l'environnement, les colonies affamées grignotent donc le miel présent dans les hausses si on traine trop avant de les récolter. Mais comment reconnaître un trou de miellée? Pour ma part, c'est vraiment très simple. J'ouvre la porte de mon garage qui envoie immédiatement ses effluves de miel et propolis. Si dans les 20 minutes qui suivent rien ne se passe, nous ne sommes pas dans le trou de miellée. Si je suis envahi d'abeilles, c'est bien un trou de miellée.
Autre exemple. J'ai laissé une hausse qui venait d'être extraite près de ma voiture sur un de mes ruchers. Il y a encore 3 semaines, cela ne posait aucun problème. La semaine dernière cela a déclenché un début de pillage au rucher.
L'activité sur la planche d'envol n'est pas sereine. Les gardiennes ont plus de travail que la normale
Espérons maintenant un mois de juin ensoleillé pour que nos avettes puissent se régaler de nectar de tilleul ou de châtaignier.
B) Cueillette de printemps
Les essaims se multiplient au mois de mai et c'est toujours un plaisir d'aller en récupérer un chez les particuliers. Tout d'abord parce les habitants des lieux ont souvent le sourire quand l'apiculteur arrive pour les débarrasser de cette petite boule d'abeilles qui, bien que plutôt discrète une fois installée, n'est pas toujours la bienvenue. Mais c'est aussi très souvent l'occasion d'expliquer aux profanes les us et coutumes de nos petites protégées ailées.
Ici un cas d'école :
Mesdemoiselles ont eu l'idée saugrenue de s'installer devant un clapier à lapin. Elles avaient probablement envie de compagnie. Mais si les rongeurs ne semblaient pas perturbés, ça n'était pas le cas du responsable des lieux qui, du coup, n'osait plus nourrir ses petites boules de poil.
Pour le coup, on peut réellement parler de cueillette. Je n'ai eu qu'à placer la ruchette sous ce petit monde et passer délicatement le soulève-cadre entre les abeilles et la planche de bois. Presque toute la famille est tombée dans la boite.
Je l'ai ensuite placée proche de l'emplacement de l'essaim pour que les rabatteuses puissent rappeler les retardataires.
Evidemment, quelques obstinées se sont regroupées à l'emplacement initial.
J'ai fait la même opération mais cette fois-ci dans un carton que j'ai vidé devant la ruchette. Je ne me lasse pas d'observer les rabatteuses qui jouent les ventilateurs à phéromones afin de ramener tout le monde à la maison. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'efficacité est très souvent au rendez-vous.
Ne pouvant pas rester, je suis revenu le lendemain à 6h avant qu'elles ne se réveillent et seul une toute petite boule d'une cinquantaine d'abeilles était dehors. Je les ai faites tomber dans le couvre-cadre nourrisseur et suis reparti avec tout le monde pour la plus grande joie du propriétaire qui a pu à nouveau s'occuper de Bunny et toute sa famille.
Le jour même, je n'ai pas manqué de nourrir les nouvelles locataires du jardin qui ont visiblement eu l'air d'apprécier. Cela peut aider à fixer l'essaim afin qu'il n'ai pas la mauvaise idée de repartir.
J'ai posé cette ruchette à la place d'un autre essaim beaucoup plus petit que j'avais récupéré quelques jours auparavant mais qui était orphelin. Ne sachant pas s'il y avait des ouvrières pondeuses (voir cet article) je l'ai placé dans un coin du rucher. Ainsi, ses butineuses, ne se renant pas compte de la supercherie, sont venues renforcer la nouvelle colonie.
Cela a tellement bien fonctionné que j'ai du rapidement placer tout ce petit monde dans une maison un peu plus grande car mes abeilles se sentaient comme des sardines dans leur boîte...
Quoi qu'il en soit, cela n'a pas empêché la reine de se mettre immédiatement au travail. Elle n'a pas perdu de temps pour remplir les cellules de sa future progéniture.
C) Marquage des reines
Pov bête!!! Voilà qu'on les marque comme du bétail... C'est vrai que, même si cela n'est pas douloureux, c'est un gros coup de stress pour sa majesté. Quoi qu'il en soit, c'est vraiment très pratique pour l'apiculteur. En effet, s'il est plutôt facile de trouver une reine dans un jeune essaim, dans une grosse colonie cela peut devenir cauchemardesque...
Au fait... Pourquoi doit-on pouvoir repérer la reine?
Deux raisons parmi d'autres :
- la création d'un essaim artificiel. Il faut placer deux cadres d'abeilles avec du couvain dans une ruchette sans la reine qui doit rester dans la ruche mère.
- connaître l'âge de la reine. En apiculture, chaque année a sa couleur. Marquer ses reines permet de connaître leur âge. Dans un rucher qui a pour vocation la production de miel, il faut éviter de se retrouver avec des reines de plus de deux ans car le risque d'une forte baisse de la ponte est réel.
Pour finir, un fin manteau de neige début mai?
Non. Juste quelques peupliers qui veulent compenser la déforestation de l'Amazonie en pollinisant à outrance.
Bonjour les allergies!