Transhumance fleurie
Les petites fleurs jaunes ont coloré les paysages de Seine et Marne. Certaines de mes colonies vont avoir l'occasion de les voir de plus près.
Il est 6h30, le soleil n'a pas encore réchauffé la cime des arbres. Calme plat et semi obscurité au rucher. Il faut fermer les ruches sur leur emplacement d'origine, ouvrir les tiroirs de fond pour aérer un maximum la colonie qui en se stressant risque de manquer d'air. Même si dans le cas présent les risques encourus sont vraiment faibles étant donné la courte durée du voyage et des colonies pas totalement développées.
Une demi-heure est passée. Arrivé sur le nouvel emplacement, l'astre royal se fait encore désirer. Il n'a pas encore vaincu une brume tenace.
Charger et décharger n'est pas trop compliqué si l'on est deux car les ruches pleines de couvain au printemps sont bien moins lourdes que gorgées de miel à l'entrée de l'hiver.
Une fois sur l'emplacement, reste à placer les quelques parpaings et chevrons de bois puis déposer délicatement nos petits chalets surpeuplés. Surtout, ne pas oublier d'ouvrir les portes. Les habitantes ne tardent pas à sortir. Très rapidement, elles constatent le changement de lieu et d'orientation du trou de vol. Elles vont alors régler leur "GPS" en faisant des vols circulaires autour de la ruche puis une fois les lieux bien inscrits dans leur petite tête bien remplie, elles partiront à la recherche de nectar. Pour le coup, le travail est largement facilité.
L'avantage d'un tel emplacement est évidemment la profusion de nourriture à portée d'ailes. La colonie se développe d'autant plus facilement.
Ici des nourrices prises en flag de gavage de larves. Notez les cellules d'ouvrières en cour d'operculation.
Les hausses peuvent se remplir très rapidement si la colonie a de grosses envies de stockage.
L'inconvénient, c'est que cela facilite aussi les essaimages. Au bout de 10 jours, 3 des ruches avaient déjà construit des cellules royales synonymes du futur départ de la reine et ses petites ouvrières. Je les ai retirées. Pour certaines dont les cellules n'étaient pas encore operculées (refermées), il est possible que la fièvre d'essaimage soit stoppée. Si elles étaient déjà operculées, l'échéance risque de n'être que retardée...
Mais tout cela n'est évidement pas une science exacte. Ainsi, sur mon nouveau petit rucher, une colonie a déjà des cellules royales alors qu'aucun champ de colza n'est proche de l'emplacement et qu'elle est loin d'être surpeuplée.
Juste à côté, sur Bailly-Romainvilliers, une abeille qui se régale sur une fleur de buis. Peut être une habitante de Magny?
Je finirai en remerciant la maîtresse et les enfants du CM2 de l'école des Violennes à Bussy St Georges. Ils me servent de cobaye pour la mise en place de futurs projets sur l'abeille dans les écoles. Mon premier passage s'est plutôt bien déroulé et tout le monde semblait intéressé par la vie de l'abeille et le travail de l’apiculteur. Une de mes ruches est aujourd’hui au nom de l'école.