parenthèse ornitho
Une fois n'est pas coutume, cet article ne concerne pas les abeilles mais d'autres petites bêtes ailées toutes aussi sympathiques : les oiseaux.
Si vous vous lancez dans la lecture de ces quelques lignes, n'hésitez pas à cliquer sur les liens en orange qui vous mèneront vers une photo et une description plus précise de l'oiseau en question.
Avant d'être touché par le virus apicole, ma première passion fut l'ornithologie. Je ne compte plus les heures passées à observer les différentes espèces présentes sur le secteur de la vallée de la Brosse (j'en ai répertorié plus de 70). Cette dernière est aujourd'hui classée. Je mesure bien la chance que nous avons de pouvoir nous promener au cœur d'un site qui, sans l'intervention de quelques personnes passionnées, aurait pu sombrer comme bien d'autres sous le poids de l'immobilier. Je tiens ici à les remercier car ils ont contribué à la préservation de ce petit coin de nature.
Cet espace naturel au milieu de Marne la Vallée est un véritable paradis pour ornithologue en herbe. Rendez-vous compte, durant une petite promenade de 1h30, vous rencontrerez quatre types de biotopes (milieux biologiques homogènes propres au développement d'une ou plusieurs espèces)
Un biotope forestier
Un Biotope herbeux : prairies et pelouses semi-naturelles
Un biotope fluviatile: rivières et ruisseaux
Un biotope lacustre: étangs et lacs
Evidemment, la diversité des espèces sera en corrélation directe avec celle des milieux rencontrés. Si vous avez pour habitude de vous promener dans les bois, vous ne verrez que des oiseaux adaptés à cet écosystème. Aucune chance donc d'observer une buse variable ou une alouette des champs.
Si au contraire, vous vous limitez aux chemins de campagne, vous n'admirerez jamais le plumage bigarré du pic épeiche ou les surprenantes chorégraphies du grèbe huppé. Alors pourquoi s'en priver puisque la vallée de la Brosse vous offre ce spectacle à l’œil...
Afin de vous donner un avant goût de la richesse des lieux, je vais sommairement faire le lien entre certaines espèces d'oiseaux et le biotope qui, à priori, leur convient le mieux.
Biotope forestier
Comme son nom l'indique, ce biotope est formé principalement d'arbres de hautes tiges, d'arbustes et de fourrés. C'est le temple des différents pics (pic épeiche, pic-vert, pic noir ou le discret pic épeichette) qui se nourrissent d'insectes ou larves vivant sous l'écorce des arbres. En quelques sortes, ils leur font leur toilette quotidienne. Avec un peu de patience, si vous ouvrez bien vos oreilles et levez la tête (attention tout de même au torticolis), vous devriez en entendre ou en voir un s'acharner belliqueusement sur une pauvre branche qui n'avait rien demandé.
Mais les pics ne sont pas les seuls à grattouiller l'écorce des arbres. Le grimpereau des jardins (ou son jumeau, le grimpereau des bois) et la sitelle torchepot sont eux aussi très friands de petites bêtes qui vivent sur ou sous l'écorce. Ils sont cependant beaucoup plus délicats que leurs confrères et se satisfont des insectes facilement accessibles. Si le grimpereau est de nature très discrète, les jolies couleurs et les coups de bec sonores de la sitelle la trahissent bien souvent. Cette dernière a la singularité de se déplacer le long des troncs aussi bien la tête en haut qu'en bas.
Il serait injuste de finir ce paragraphe sans vous parler du gardien de la foret : le geai des chênes. Cet oiseau particulièrement farouche prévient avec son cri rauque toute la faune des alentours dès qu'il pressent le danger. Mais en plus de son rôle de sentinelle, monsieur est jardinier... Il faut dire que c'est à son insu. En effet, ce gros consommateur de glands est comme la fourmi de monsieur de la Fontaine, il stocke. Mais lui, n'a pas de tête et oublie très souvent ses cachettes, ensemençant ainsi un très grand périmètre. Et un jour, les petits glands deviendront chêne.
Biotopes herbeux: prairies et pelouses semi-naturelles
La zone qui s'étend entre l'étang de la Brosse et celui de la Loy est constituée en grande partie de friches et de champs cultivés (actuellement du colza) qui lui donnent de jolies couleurs à l'arrivée des beaux jours. Cet espace, s'il est moins riche sur le plan ornithologique, n'en demeure pas moins intéressant du fait de la spécificité des espèces en présence. Le faucon crécerelle, par exemple, comme la majorité des rapaces, a besoin d'espaces dégagés pour pouvoir guetter ses proies. La prairie qui s'étend le long de la Brosse est donc un endroit privilégié pour ce dernier. Les quelques noyers disséminés le long des chemins lui serviront souvent de perchoir. L'alouette des champs, identifiée tout l'été grâce à son cri strident et continu s'y sent elle aussi tout à son aise, ainsi que la linotte mélodieuse dont le mâle pressé d'en finir avec un hiver rigoureux enfile dès les premiers jours du mois de mars ses habits flamboyants. Enfin, vous croiserez peut-être le vol rasant d'une perdrix grise fuyant ce bipède souvent malveillant à son égard.
Biotope fluviatile (rivières et ruisseaux) et biotope lacustre(étangs et lacs)
Ces deux biotopes ont une place prépondérante au coeur de la vallée de la Brosse. L'omniprésence de l'eau est d'ailleurs un point majeur pour la biodiversité du secteur. Ceci étant, un seul paragraphe suffira pour décrire les espèces qui s'y rattachent. En effet, il n'y a pas sur la zone, d'oiseau vivant uniquement le long des cours d'eau.
Vous retrouverez autour de l'étang de la Loy tous ceux que vous aurez la chance de croiser le long des berges de la Brosse. Le petit saphir bleu qui vient de filer tel un éclair en frôlant l'eau, n'est autre qu'un martin-pêcheur qui vous guidera à la vitesse lumière jusqu'à l'étang. Pour les poules d'eau et autres foulques macroules que vous aurez le temps d'observer tout au long de l'année, le bonheur est aquatique. Rivières, rus, mares ou étangs, tant qu'il y a de l'eau, mesdames sont radieuses. Attention cependant à ne pas les confondre, vous les vexeriez.
Mais ce qui vaut dans un sens ne l'est pas dans l'autre. Ainsi, certaines espèces vivant sur l'étang ne sont, elles, pas adaptées aux petits cours d'eau. C'est le cas du grand cormoran, insatiable pêcheur pour qui un minimum de profondeur est indispensable afin d'exprimer au mieux ses talents de plongeur. Idem pour le grêbe huppé, véritable torpille capable de rester sous l'eau sur des dizaines de mètres mais aussi danseur émérite quand il s'agit de faire sa cour. Ces deux espèces ont pour point commun, une grande maladresse lors des déplacements sur la terre ferme.
Ceci étant, une grande partie des locataires ailés de la vallée sont très polyvalents. Ainsi, la mouette rieuse (celle de Gaston la Gaffe) se plait aussi bien au milieu des champs que sur un plan d'eau. Le très populaire rouge-gorge est à son aise un peu partout, pour peu qu'il y ait quelques buissons dans les alentours. il en va de même pour le troglodyte mignon, le pinson des arbres, le chardonneret élégant ou encore le bouvreuil pivoine.
Je ne peux pas finir sans remercier le site les oiseaux.com sans lequel je n'aurais pas pu illustrer ces quelques paragraphes.